En plus de développer toutes deux des solutions technologiques de pointe appliquées à la santé, Therapixel et Novasdiscovery ont fait du marché américain leur priorité. Le Prix Galien vient servir leurs ambitions en leur offrant une visibilité et une crédibilité considérables sur ce marché.
Créée en 2013, Therapixel se consacre depuis 2017 à la détection du cancer du sein, après qu’elle a remporté le Digital Mammography Dream Challenge face à plus de 1 200 équipes de recherche. L’algorithme qu’elle a alors élaboré n’a cessé depuis d’évoluer. Sa solution d’intelligence artificielle, MammoScreen, augmente de 20% la détection des cancers du sein par les radiologues, selon les études cliniques réalisées en 2019 et en 2021 par l’entreprise. Elle est aujourd’hui disponible en deux versions, en 2D et en 3D et a obtenu le marquage CE et l’autorisation de mise sur le marché de la FDA.
Le marché américain est la cible prioritaire de Therapixel. “Les programmes de dépistage détectent beaucoup moins de cancers aux Etats-Unis que dans le reste du monde, parce-qu’un seul radiologue relit les mammographies au lieu de deux ailleurs”, explique Matthieu Leclerc-Chalvet, CEO de Therapixel. 25% de cancers du sein échappent ainsi au radar des radiologues américains. Un écueil que peut pallier MammoScreen.
A la lecture des images médicales, MammoScreen établit un score, qui évalue la probabilité de cancer, avec un degré de certitude plus ou moins sur une échelle de couleurs allant de vert (très sûr et bénin) à rouge (très sûr et malin), en passant par des la probabilité de confiance, le degré de certitude de l’algorithme, échelle de couleur, vert très sû que bénin, rouge, malin, jaune, moins sûr
Cette année 2022, MammoScreen s’est amélioré de façon significative. Le logiciel prend aujourd’hui en compte plus d’informations. Il peut désormais intégrer l’examen précédent réalisé par la patiente et le comparer à l’examen actuel pour détecter de nouvelles lésions, potentiellement cancéreuses. Therapixel est la seule société au monde à proposer ce service. D’ici la fin de l’année, une version combinée en 2D et en 3D sera commercialisée.
“MammoScreen apporte un filet de sécurité aux radiologues, qui permet de détecter plus tôt les cancers du sein et de passer plus de temps sur les cas les plus complexes. Nous accélérons et simplifions la lecture des examens d’imagerie médicale. Et cela rassure les patientes, qui obtiennent plus rapidement le résultat de leurs analyses”, Matthieu Leclerc-Chalvet, CEO de Therapixel.
En moyenne, 7 cancers du sein sont détectés pour 1000 femmes examinées. Si en France les patientes ont leurs résultats le jour même, elles attendent parfois jusqu’à dix jours aux Etats-Unis. Grâce à MammoScreen, elles pourraient être rassurées dans des délais bien plus courts.
Cette solution permet par ailleurs d’“attraper le cancer plus tôt, avec à la clef des chances de guérison complète plus élevées”, complète Matthieu Leclerc-Chalvet. Cela ne requiert enfin aucun équipement spécifique mais s’insère simplement dans le workflow du professionnel, en apportant juste une information supplémentaire au moment de la lecture.
La société a levé 15 millions d’euros en mai 2022 pour poursuivre son développement et accélérer la commercialisation de MammoScreen aux Etats-Unis.
Novadiscovery renforce sa présence aux Etats-Unis
Un an après son installation à Kendall Square, à Boston, Novadiscovery a transformé son business model, d’un service de consultant vers la commercialisation d’un produit, Jinkō. Le portefeuille de ses clients a également évolué, passant des early adopters et petites sociétés biotech
à des clients de la big pharma. La majorité de ses revenus provient donc aujourd’hui des abonnements.
En 2021, Novadiscovery a pris la décision de déménager outre-atlantique la moitié de son comité exécutif et ses équipes continuent de croître.“L’expansion aux Etats-Unis reste notre priorité”, confie François-Henri Boissel, cofondateur et CEO. Le nouveau CFO (Chief financial officer) recruté fin 2021, Ehud Gelblum, est par exemple un ancien de Flatiron Health, ayant participé à la levée de fonds record de 200 millions de dollars de la medtech spécialisée en oncologie et à la cession au laboratoire suisse Roche pour 2 milliards de dollars.
“Jinkō est bâtie spécifiquement pour développer des modèles de maladies et simuler des essais cliniques. Notre plateforme a pour particularité d’être spécifiquement conçue pour une modélisation appliquée à la biologie humaine”, François-Henri Boissel, cofondateur et CEO.
La plateforme met à disposition des laboratoires des modèles de maladie. Une fois le modèle validé, vient l’étape de la simulation d’essais cliniques avec des patients virtuels. Jinkō permet de multiplier les tests, plus rapidement et pour moins cher. “Nos modèles sont des modèles mécanistes fondés sur des connaissances curées par des cerveaux humains”, précise François-Henri Boissel. Cette solution favorise donc in fine la mise sur le marché de thérapies innovantes.
Le produit de Novadiscovery est en outre très collaboratif. Il facilite les échanges entre les membres d’équipes et de disciplines différentes. “Nous démocratisons l’essai clinique in silico pour les professionnels sans formation en mathématiques par exemple”, rappelle le CEO.
La société née à Lyon en 2010 se félicite de compter de plus en plus de clients américains. Elle a également noué plusieurs collaborations majeures aux Etats-Unis, avec des unités de recherche académiques dans l’écosystème universitaire de Boston.