L’AmCham (Chambre de Commerce Américaine en France) et le cabinet de conseil Bain & Company viennent de publier la 22ème édition du Baromètre AmCham-Bain, qui mesure chaque année le moral des investisseurs américains en France et leur perception de l’attractivité de la France et de son environnement économique. “En fonction des périodes, il rend également compte de leurs préoccupations, de ce qui influe sur leurs investissements, explique le Président de l’AmCham, Bijan Eghbal. Cette édition est d’excellente facture mais la crise géopolitique que nous traversons depuis pourrait avoir un impact à moyen-terme.”
L’amCham est une association indépendante qui regroupe plus de 200 membres (dont 11 sociétés ou laboratoires de biotech). Pour réaliser cette étude, 121 sociétés américaines présentes en France ont été interrogées. Elles emploient plus de 62000 salariés en France et génèrent 60 milliards d’euros de chiffre d’affaire. 17% appartiennent au secteur pharmaceutique. Globalement, la qualité de vie et l’environnement culturel, l’accès aux services de santé ainsi que la qualité des infrastructures restent de solides atouts depuis plusieurs années. 88% des investisseurs américains considèrent que l’accès aux services de santé en France est un “stimulant” de l’attractivité de la France pour des collaborateurs étrangers.
“Le healthcare est un secteur très innovant. Cela s’est vérifié avec la pandémie et les vaccins ARNm, de là est d’ailleurs née la notion de l’absolue nécessité de réindustrialiser le pays. D’où nos recommandations : promouvoir l’innovation et densifier le maillage des systèmes d’innovation dans les régions françaises”, Bijan Eghbal, Président de l’AmCham.
Le NPS® (Net Promoter Score) de la France gagne 19 points et atteint son score le plus haut depuis 2008 en s’établissant à -1 %. Environ 74 % des investisseurs américains anticipent une évolution positive du contexte économique en France dans les deux, trois prochaines années (contre 40 % l’année dernière). Les investisseurs saluent également la façon dont la France a géré la crise Covid. Plus de la moitié (57 %) estime que les mesures de soutien aux entreprises mises en place par l’État français sont plus compétitives que celles des autres pays européens, notamment la mise en place du pass sanitaire. Du côté des freins à l’investissement, on note le coût du travail, la fiscalité, la complexité administrative, le coût des licenciements et le climat social instable, et ce malgré les baisse d’impôts accordés ces dernières années aux entreprises ou les plafonds de primes de licenciement. “Leur perception est parfois décalée dans la temporalité par rapport à la réalité”, reconnaît Bijan Eghbal.
Les Américains apprécient la forte capacité de la France à innover et à entreprendre et le haut niveau d’éducation et de recherche dans le pays. 81 % des répondants perçoivent positivement ou très positivement l’écosystème d’innovation dans l’hexagone. En conclusion, l’AmCham recommande davantage d’hybridation du travail, une durée du travail négociée plus adaptée aux branches et métiers au sein de l’entreprise avec une diversification des forfaits, le renforcement de l’intéressement et de l’actionnariat salarié, la poursuite de la baisse des impôts de production, l’accélération de la digitalisation et des simplifications administratives.