Introduite en Bourse fin janvier, la société de biotechnologie nantaise Pherecydes Pharma entend combattre la résistance aux antibiotiques à l’aide d’un traitement naturel. La société est en effet l’un pionniers mondiaux des phages ou bactériophages, ces virus naturels tueurs de bactéries résistantes.
Présents dans les eaux usées, les phages utilisent les bactéries pour se reproduire en leur injectant leur ADN. Ces dernières meurent en donnant naissance à de nouveaux phages. Les phages ne s’attaquent pas aux cellules animales ce qui les rend inoffensifs. Un procédé simple, efficace et bien toléré par l’homme.
Trois familles de produits
La biotech développe un portefeuille de phages ciblant 3 bactéries parmi les plus résistantes et dangereuses. Le staphylocoque doré, l’Escherichia coli et le Pseudomonas aeruginosa (pneumonies) représentent ainsi à elles seules plus de deux tiers des infections nosocomiales résistantes. L’entrée en bourse doit accompagner les études cliniques de ces trois familles de produits.
Pherecydes Pharma a déposé quatre brevets et testé ses solutions bactériophages sur 22 patients atteints d’infections de leur prothèse, de fractures ou de leurs tissus osseux. Selon l’entreprise, 80 à 100 % des cas auraient été guéris selon le type d’infection. Pherecydes Pharma estime que 23 500 personnes en France atteintes d’infections résistantes aux antibiotiques pourraient avoir recours à ses solutions à base de phages.
Décrétée urgence sanitaire par l’OMS, la résistance aux antibiotiques pourrait être responsable de 10 millions de décès par an en 2050.