En 2020, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a recensé dans le monde 2,3 millions de femmes atteintes d’un cancer du sein et 685 000 décès. Alors qu’il fête ses 113 ans en 2022, l’Institut Curie figure en tête de tous les classements internationaux dans la lutte contre le cancer du sein.
Les deux tiers de ses plus de 3700 collaborateurs travaillent directement ou indirectement sur les cancers des femmes qui représentent plus de 70% des malades pris en charge dans ses trois sites franciliens (7000 patientes prises en charge pour un cancer du sein, un peu moins de 1000 pour un cancer gynécologique ; Chiffres de 2020).
Centre de recherche et de lutte contre le cancer, l’Institut Curie est à la pointe et constamment en veille sur les innovations et derniers traitements contre le cancer. Séduits par la réputation mondiale de l’établissement, 1200 patients internationaux adressent chaque année une demande d’avis et/ou de soins aux équipes de Curie. En moyenne, 400 patients étrangers sont admis chaque année pour soigner différents type de cancer, originaires principalement d’Afrique, d’Europe et des pays du Golfe.
“Le seul nom de Curie a une aura dans le monde. Tous ont à l’esprit Marie Curie, la première femme double Prix Nobel, celle qui a découvert la radiothérapie. Nos atouts sont nombreux : nous sommes adossés à un centre de recherche sur le cancer, nous assurons une prise en charge collégiale et pluridisciplinaire, nous nous appuyons sur des spécialistes de renom et nous figurons en tête des classements internationaux”, Dr Alexis Burnod, chef de service et responsable du bureau des patients internationaux à l’Institut Curie.
A l’Institut Curie, les décisions de traitement sont prises lors de réunions de concertation pluri-disciplinaires, qui rassemblent le médecin référent du patient, les chirurgiens, radiologues, radiothérapeutes, … “Dans les situations complexes, cela a beaucoup de valeur(…), considère le Dr Alexis Burnod. Les patients internationaux viennent chercher une confiance en compétence et en humanité. Ils apprécient beaucoup notre façon de communiquer avec eux, de les associer aux décisions de soin, ce qui n’existe souvent pas dans leur pays.”
Un comité étudie les centaines de demandes de prise en charge des patients étrangers et évalue individuellement chacune des situations. Parfois, les demandes visent à obtenir un second avis ou bien concernent une biopsie qui permettra de caractériser la tumeur et d’indiquer la thérapie la plus adaptée à suivre, dans le pays d’origine.
Les patients qui sont pris en charge restent généralement à Paris pendant toute la durée du protocole thérapeutique. Leur assurance et parfois leur pays d’origine paient les frais. La majorité des patients finance par eux-mêmes la prise en charge.
Un care manager est dédié à cette patientèle péciale. Un service de traduction gratuit est fourni. Les patients sont également aidés dans la recherche d’un logement et pour toute la logistique afférente à la thérapie.
Parmi la quarantaine d’essais cliniques en cours à l’Institut Curie, certaines études ciblent en particulier les cancers du sein les plus agressifs et les plus sujets à récidive. Citons par exemple l’essai PADA-1 coordonné par le Pr François-Clément Bidard, oncologue médical à l’Institut Curie. Impliquant 83 centres en France et plus de 1000 patientes, cette étude a démontré qu’il est possible de retarder très significativement l’évolution du cancer en cours d’hormonothérapie en détectant une mutation de résistance à l’hormonothérapie (gène ESR1) et en la ciblant par un changement de traitement. Un autre projet révolutionnaire est mené autour des fibroblastes, ces cellules dont on connaît l’implication dans la propagation métastatique et les résistances aux traitements. Ce projet de recherche hospitalo-universitaire CASSIOPEIA porté le Dr Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche Inserm à l’Institut Curie, vise à détecter et à cibler très spécifiquement les fibroblastes responsables des rechutes grâce à des thérapies totalement inédites.
Par ailleurs, le plan de traitement personnalisé proposé aux patientes peut aussi inclure un programme d’activité physique adaptée (les études démontrent que cela réduit de 24% le risque de rechute dans le cancer du sein), des consultations de psycho-oncologie et des approches complémentaires (relaxation, médiation psycho-corporelle, de pleine conscience, auto-hypnose, EMDR…).
Enfin, l’Institut Curie, l’Université PSL et leurs partenaires veulent créer une structure entièrement dédiée aux cancers féminins qui associera toutes les expertises médicales, paramédicales et scientifiques, aux côtés des entreprises et des associations de patientes. Piloté par le Dr Anne Vincent-Salomon, pathologiste et spécialiste des cancers féminins, ce projet vise à apporter des réponses innovantes pour améliorer la prévention, les traitements et la prise en charge, selon les différents stades des pathologies et les contextes individuels. Il sera soumis pour financement à l’Appel à Projets pour créer de nouveaux IHU (Instituts Hospitalo-Universitaires) prévu dans le Plan France 2030 et se clôturant le 7 novembre 2022.