Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes. En France, il touche près de 58 000 patientes chaque année. Il peut aujourd’hui être guéri dans neuf cas sur dix, s’il est détecté tôt.
Près de 5 000 patientes sont prises en charge chaque année dans les hôpitaux de l’AP-HP pour un cancer du sein, dans quatre centres experts (l’hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP, l’hôpital Tenon AP-HP, l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP et l’hôpital Saint-Louis AP-HP) et ses centres associés. Le suivi est assuré depuis le dépistage (plusieurs centres de diagnostic rapide) jusqu’aux différentes thérapeutiques : traitements médicaux (chimiothérapie, traitements antihormonaux, thérapies ciblées et immunothérapie), interventions chirurgicales permettant (avec si nécessaire et possible une reconstruction mammaire immédiate) et radiothérapie.
“L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, par son caractère hospitalo-universitaire et le nombre d’établissements hospitaliers qu’elle englobe, prend en charge à tout moment, toute patiente à risque de cancer du sein, de la détection du risque et du dépistage initial jusqu’au traitement des formes les plus compliquées nécessitant des approches multidisciplinaires au-delà des spécialistes de la cancérologie”, Pr Joseph Gligorov, directeur de l’Institut Universitaire de Cancérologie AP-HP Sorbonne Université, du service d’Oncologie médicale de l’hôpital Tenon AP-HP.
Dans un premier temps, le niveau de risque potentiel des patientes est évalué. Cette prévention primaire évite que le nombre de cancers augmente. Fin mai 2018, la première consultation de gestion des risques dédiée au cancer du sein a ouvert à l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP. Pour les femmes à haut risque de cancer du sein et de l’ovaire, un réseau labellisé par l’Institut National Du Cancer a été fédéré autour de huit centres qui leur sont spécifiquement dédiés (hôpitaux Avicenne AP-HP, européen Georges-Pompidou AP-HP, Henri-Mondor AP-HP, Jean-Verdier AP-HP, Lariboisière – Ferdinand-Widal AP-HP, Pitié-Salpêtrière AP-HP, Saint-Louis AP-HP et Tenon AP-HP), en raison d’une prédisposition génétique (comme certaines mutations portant sur les gènes BRCA1 et BRCA2) ou des antécédents familiaux nombreux.
D’autre part, plusieurs centres de diagnostics rapides ont été déployés. Les mammographies, échographies, IRM et examens cliniques sont soumis à une lecture de spécialistes dans des départements d’imagerie dédiés qui participent au dépistage national organisé. Une double lecture de ces examens y est pratiquée afin de réduire la marge d’erreur. Ils utilisent des outils et techniques de sénologie innovants et performants, comme la tomosynthèse, qui exclue les lésions bénignes, et l’angio-mammographie, qui peut mettre en évidence les lésions invisibles à la mammographie ou l’échographie de contraste.
Concernant la prise en charge locorégionale de ces cancers, la chirurgie intègre toutes les techniques modernes (exploration du ganglion sentinelle, oncoplastie et techniques de reconstructions). Fidèles à leur mission de santé publique, neufs établissements de l’AP-HP réalisent les actes chirurgicaux, comme la reconstruction mammaire, sans dépassement d’honoraires. Près de 50% des patientes sont prises en charge en ambulatoire.
La radiothérapie hypo-fractionnée est par ailleurs proposée aux patientes à faible risque de rechute (radiothérapie pouvant être réduite à cinq jours à raison d’une séance par jour).
Des parcours de soin spécifiques ont même été déployés pour les patientes enceintes souffrant d’un cancer ainsi que les patientes obèses et en surpoids.
Avec 100 000 employés, un budget de fonctionnement de 7,8 milliards d’euros et près de 40 000 nouveaux cas de cancers pris en charge chaque année, l’AP-HP constitue le premier centre français en nombre de patients accueillis et parmi les plus importants au monde. Ils regroupent en intra-muros toutes les spécialités dont peuvent avoir besoin les patients atteints de pathologies plus complexes. “C’est une valeur ajoutée”, estime le Pr Joseph Gligorov.
Dans la phase d’après-cancer, des hôpitaux de jour ou des espaces dédiés prodiguent des soins de support aux patientes qui en ont besoin pour améliorer leur qualité de vie (nutrition, rééducation, sports, mais également cardiologie, endocrinologie). En collaboration avec les structures de coordination en ville et des associations de patients, les centres de l’AP-HP proposent des consultations de fin de traitement, avec l’établissement d’un Programme Personnalisé de l’Après-cancer, une consultation de rétablissement avec recueil systématisé des besoins et une filière cancer et emploi.
Le fait que sept établissements de l’AP-HP soient adossés à l’université de la Sorbonne leur donnent accès à de solides structures de recherche et aux dernières innovations médicales ou chirurgicales. “Nous travaillons en étroite collaboration avec des équipes de recherche fondamentale mais aussi avec le département des sciences humaines”, poursuit le directeur de l’Institut Universitaire de Cancérologie AP-HP Sorbonne Université. Une université des patients a ainsi été créée pour mieux comprendre les enjeux, la transformation et l’avenir d’une personne après un diagnostic de cancer. Cette université des patients forme aussi les accompagnants de patients.