Depuis déjà plus de 30 ans, les échanges scientifiques entre la France et le Brésil sont allés crescendo, notamment sur le VIH et la tuberculose. Le plus grand pays d’Amérique latine a toujours été très engagé sur ces thématiques, par exemple sur l’accès aux traitements antirétroviraux.
Le 29 mars dernier, le rapprochement entre les deux pays est monté d’un cran avec la signature d’un protocole d’accord de trois ans, renouvelable. Il porte non seulement sur la recherche sur le VIH/Sida et la tuberculose, mais aussi sur d’autres pathologies, notamment les maladies infectieuses émergentes et réémergentes, dont celles liées à l’animal (arboviroses : zika, chikungunya, dengue,…), les hépatites virales, les IST, l’immunologie, les neurosciences, la génétique, les maladies chroniques et le cancer. L’application de l’accord sera coordonnée par un comité de pilotage multipartite. Il se concrétisera par des projets de recherche communs, l’organisation de rencontres scientifiques et la mise à disposition d’expertise technique et scientifique.
Le protocole lie le Fonds d’appui à la recherche (FAPESP) de l’Etat de São Paulo, à l’Inserm et à l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes. Chaque Etat du Brésil dispose d’un Fonds d’Appui à la Recherche dont le mandat couvre tous les domaines de la Science et financé à hauteur de 1% du budget de l’Etat. L’Etat de São Paulo alloue ainsi des sommes importantes et pérennes à la recherche médicale. ”Cet Etat, avec ses capacités financières conséquentes, dispose d’une infrastructure de recherche et de ressources humaines de très haut niveau”, se réjouit Yves Souteyrand, conseiller scientifique au département stratégie et partenariat de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes. Dans le cadre de projets menés en collaboration, la FAPESP financera la partie brésilienne et l’INSERM et/ou l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes, la partie française.
”Ce protocole de collaboration entre la Fondation d’appui à la recherche de l’Etat de São Paulo, l’Inserm et l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes, vise à développer une recherche d’excellence. Les équipes sont de très haut niveau des deux côtés de l’Atlantique, notamment dans les domaines prioritaires des maladies infectieuses. Dans une perspective One Health, l’écosystème brésilien est extrêmement riche, notamment dans l’environnement amazonien. Il présente des potentialités fortes pour étudier les interactions entre l’homme et l’animal”, Yves Souteyrand, conseiller scientifique au département stratégie et partenariat de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes.
Historiquement, le Brésil compte parmi les premiers pays en-dehors du continent africain avec lesquels l’ANRS a collaboré, dès 1992. En 2001, un partenariat scientifique a scellé ces échanges entre l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes et le ministère de la santé brésilien. 60 projets ou bourses de recherche ont été financés, dans le cadre d’appels d’offre.
Une dizaine de projets sont en cours. Parmi eux, les essais de traitement de la co-infection VIH/tuberculose, ANRS REFLATE TB et ANRS REFLATE TB2, et, plus récemment, l’essai ELDORADO de combinaison d’antirétroviraux chez des personnes infectées par le VIH ou encore l’essai multicentrique UNITY sur la sécurité et l’efficacité des traitements contre mpox.