La signature de l’accord de collaboration a eu lieu il y a déjà plus de six mois, le 21 octobre 2022, mais les chercheurs français et californiens ne s’étaient pas encore rencontrés. Ces trois jours ont été l’occasion d’échanger lors de symposiums, réunions, réceptions au consulat de France et visites d’installations et de plateformes scientifiques sur la raison d’être de ce partenariat : l’anticipation, la compréhension et le traitement des maladies infectieuses, qu’étudiera le futur Centre d’excellence Institut Pasteur-UCSF QBI sur les maladies infectieuses émergentes.
La collecte des fonds pour assurer la création de ce centre se poursuit auprès de philanthropes américains, mais l’University of California a déjà alloué les locaux nécessaires.
L’Institut Pasteur et l’UCSF QBI ont déjà collaboré ensemble lors de la pandémie du Covid-19. Disposant d’une plateforme de drogues antivirales mais pas des laboratoires et de l’expertise adéquats, les Californiens envoyaient leurs candidats-médicaments à Paris pour les tester.
“La pandémie a montré la nécessité d’être mieux préparé aux maladie infectieuses émergentes, quelles que soient leurs origines (virus, bactérie, parasite, champignon,…). Ce centre d’excellence a l’avantage d’associer la connaissance inouïe de l’Institut Pasteur sur les pathogènes à un centre de biologie disposant de la technologie optimale pour quantifier la relation entre l’hôte et les pathogènes, en utilisant des paramètres biophysiques et biochimiques”, estime Carla Saleh, codirectrice scientifique du partenariat et responsable de l’unité Virus et interférence ARN à l’Institut Pasteur.
Ce centre d’excellence pour l’étude des maladies infectieuses émergentes devrait réunir à terme entre 80 et 100 scientifiques, voire jusqu’à 200, d’ici 10 ans.
“La collaboration entre l’Institut Pasteur et l’UCSF QBI peut vraiment apporter une expertise complémentaire et déboucher sur une nouvelle façon de s’attaquer aux pathogènes, à tous niveaux. Nous nourrissons l’ambition de devenir LE centre clef au monde dans la prévention, la compréhension et le traitement des maladies infectieuses émergentes ”, Carla Saleh, codirectrice scientifique du partenariat et responsable de l’unité Virus et interférence ARN à l’Institut Pasteur.
Deux programmes ont été lancés dès ce printemps 2023. Le premier accorde des “mini-sabbatiques” d’une durée de trois mois à 6 à 10 chefs de laboratoire et chercheurs établis, sur candidature, de part et d’autre de l’Atlantique.
Le second programme s’adresse aux femmes des pays les plus nécessiteux du réseau. Au moins trois chercheuses vont venir cette année à San Francisco, pendant six mois, tous frais compris, pour approfondir leurs connaissances sur l’analyse des banques de données biologiques. Elles apprendront également à constituer des dossiers de demande de financements et à solliciter des bourses utiles à leurs carrières.
Les premiers recrutements des équipes de chercheurs, qui évolueront à long terme au sein du centre, devraient intervenir au printemps 2024. L’objectif à long terme est de sélectionner une douzaine de directeurs de recherche, chacun à la tête de son propre programme.
Par ailleurs, une délégation californienne va se déplacer cette fois-ci à Paris, du 12 au 14 avril 2023. 22 chercheurs au total, français et américains, vont ainsi interagir ensemble et présenter leurs recherches en mode speed dating.
Membre du Pasteur Network, l’Institut Pasteur collabore avec 32 autres instituts dans le monde. L’UCSF QBI s’appuie également sur un réseau mondial de 33 institutions.