Le 12 octobre 2023 à Lyon, une nouvelle vision de la santé mondiale a été dévoilée par trois
figures majeures du gouvernement français : Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des
Affaires étrangères, Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, et Sylvie Retailleau, ministre de la
Recherche.
Après une année de collaboration, ils ont ensemble présenté la mise à jour de la feuille de
route, destinée à guider les démarches françaises en santé mondiale pour la période
2023-2027. Cette annonce a été faite au Centre international de recherche contre le cancer, en
présence du directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Cette feuille de route a l’ambition d’apporter des réponses concrètes aux défis de la santé mondiale qui exigent une réponse internationale coordonnée solidaire et basée sur la coopération, la transparence et la science », Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
La stratégie présentée se déploie autour de cinq axes principaux :
- Contribuer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) fixés par les
Nations Unies, et plus particulièrement l’ODD3 qui vise à garantir la santé et le bien-être
pour tous. - OEuvrer à la réduction des inégalités en matière de santé, en s’attaquant à l’ensemble
de ses dimensions sociales et environnementales. - Renforcer l’approche “Une seule santé“, reconnaissant l’interconnexion entre la santé
humaine, animale et des écosystèmes, dans le but de mieux anticiper et se préparer aux
futures crises sanitaires mondiales. - Intégrer les répercussions du changement climatique sur la santé, tout en minimisant
l’impact environnemental des systèmes de santé. - Valoriser les compétences, l’expertise, la recherche, l’innovation et les partenariats
français, tout en promouvant les valeurs françaises.
« Cette conscience collective du caractère multilatéral des risques sanitaires, aiguisée par notre expérience du Covid-19, doit être une opportunité pour réaffirmer et renforcer notre action de santé mondiale, de manière positive et ambitieuse », Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention.
Face aux inégalités flagrantes d’accès aux soins révélées lors de la crise du Covid, la France s’engage activement à soutenir les populations des pays les plus vulnérables afin de leur garantir un accès à des soins de santé de qualité. Des partenariats internationaux en matière de recherche et de formation ont déjà été établis avec des pays tels que la Guinée, la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo.
Par ailleurs, l’initiative internationale PREZODE, qui découle de l’approche “Une seule santé”, illustre cet engagement. Initiée en janvier 2021 à l’instigation du Président Emmanuel Macron, cette démarche vise à fédérer gouvernements, instituts de recherche, fondations et associations. Son objectif principal est de promouvoir la prévention, la détection précoce et la surveillance pour minimiser le risque d’apparition de maladies infectieuses d’origine animale.
Première place européenne dans les contributions aux fonds multilatéraux
Pour la tranche 2023-2025, la France a rehaussé d’un tiers sa contribution aux fonds multilatéraux, destinés entre autres à combattre le VIH, le paludisme et la tuberculose, et à soutenir des organisations telles qu’Unitaid et Gavi. Ainsi, son engagement financier atteindra deux milliards d’euros, contre 1,5 milliard lors de la période 2020-2022. Depuis la création de ces fonds, la France y a injecté plus de 10 milliards d’euros, se positionnant ainsi comme le principal contributeur européen.
La présentation de cette nouvelle orientation en matière de santé mondiale a coïncidé avec la célébration du 75ème anniversaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Son Directeur Général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a mis en avant la contribution majeure de la France, rappelant son rôle en tant que membre fondateur de l’OMS en 1948 et son soutien indéfectible au fil des sept dernières décennies. La démarche française s’aligne sur les ambitions de l’OMS : promouvoir la santé, offrir des services sanitaires, protéger les populations et optimiser l’efficacité des actions en matière de santé. À noter également, une académie de l’OMS ouvrira ses portes à Lyon à l’automne 2024, avec pour mission de former des professionnels de santé venant des quatre coins du monde.