Le 4 juillet 2022, la 24ème édition du concours i-Lab a distingué 78 lauréats parmi 396 candidatures. Cet événement est organisé par Bpifrance et financé par le Programme d’investissement d’avenir. Il a été initié en 1999 par le ministère en charge de la Recherche. Il poursuit deux objectifs : détecter et faire émerger des projets de création d’entreprises s’appuyant sur des technologies innovantes et favoriser le transfert des résultats de la recherche vers le monde socio-économique.
Cette année, sur les 10 grands prix décernés par le jury, cinq ont été attribués à des sociétés du monde de la santé.
Déjà démontré sur modèle animal, CURE-HD développe un candidat-médicament dans le traitement de la maladie de Huntington, pour restaurer les capacités motrices et prévenir l’apparition des problèmes psychiatriques. Cette pathologie est due à une mutation dans le gène codant pour la protéine Huntingtine. Cette protéine est importante pour le transport du facteur de survie des neurones appelé BDNF entre les deux structures du cerveau altérées dans la maladie : le cortex et le striatum. La mutation en altère le transport entraînant la mort des neurones de ces deux régions. CURE-HD a identifié une réaction enzymatique clef qui régule ce transport et qui est altérée par la huntingtine mutante. La société a réussi à développer un candidat-médicament qui inhibe cette réaction enzymatique, ce qui a pour conséquence de restaurer à un niveau normal le transport de BDNF entre les cellules neuronales du cortex et du striatum.
Née en 2021, Phagos propose une alternative durable à l’utilisation d’antibiotiques, pour lutter contre les bactéries résistantes. Elles ont causé, en 2019, la mort d’1,3 million de personnes et pourraient d’ici 2050, tuer plus que le cancer. La technologie de Phagos permet de canaliser le prédateur naturel de la bactérie, le bactériophage. Elle s’adresse aujourd’hui en priorité à l’élevage. Une phagothérapie propre aux caractéristiques et aux besoins de chaque environnement est réalisée par l’entreprise et envoyée à l’aquaculteur. Elle peut être utilisée non seulement à titre prophylactique, mais aussi comme remède en cas de pics infectieux.
Revival bionics ambitionne de compenser pleinement le handicap des personnes amputées ou paralysées du membre inférieur grâce au développement de technologies de pointe en biomécatronique. Sa prothèse de pied bionique propulsive pourra remplacer le membre absent d’une personne amputée sous le genou, tout en minimisant le développement de pathologies dorsales et articulaires. Le patient pourra donc reprendre une activité physique, et ainsi éviter de développer des comorbidités.
Twinical propose un logiciel de planification et de navigation chirurgicale pour traiter les patients atteints de cancer du foie. Développé en collaboration avec l’Hôpital Paul Brousse, à Villejuif, près de Paris, le logiciel sera compatible avec les différentes solutions de reconstruction d’images médicales et le matériel du bloc opératoire. Il permettra de planifier des opérations en réalisant des hépatectomies virtuelles en phase préopératoire, et d’améliorer la précision chirurgicale en augmentant digitalement la vision peropératoire. Utilisable lors de la chirurgie ouverte, mini-invasive ou percutanée, le logiciel pourra diminuer la durée de la chirurgie, améliorer les suites opératoires et diminuer le taux de récidive en améliorant la qualité des marges de résections et la résection de tumeurs non visibles avec les méthodes d’exploration chirurgicale actuelles.
La société V4 Cure a développé un biomédicament provenant d’un venin de serpent pour traiter des pathologies rénales. Le peptide V4C-232 est un dérivé d’une toxine de serpent, qui est un antagoniste puissant et sélectif du récepteur de type 2 à la vasopressine (V2R), qui régule l’équilibre hydrique du corps. V4 Cure l’utilise pour traiter la polykystose rénale autosomale dominante (ADPKD), maladie monogénique du rein la plus fréquente. « Le projet V4 Aqua a déjà permis de montrer la sécurité et l’efficacité de V4C-232 dans différents modèles expérimentaux in vivo. Le soutien i-lab va permettre de finaliser les études précliniques de pharmacologie règlementaires du V4C-232 nécessaires à la demande d’essai clinique de phase I chez l’homme », a déclaré Sonia Escaich.