La pandémie n’a pas entamé la confiance des investisseurs étrangers dans le potentiel de la France. Les chiffres dévoilés par Business France le 29 mars 2022 sont éloquents : une hausse de quasiment 10 % du nombre de projets et de 14 % du nombre d’emplois par rapport à 2019, qui était déjà une année exceptionnelle. En particulier, ce sont 176 nouvelles implantations supplémentaires qui sont dénombrées par rapport à 2020. 59% de ces projets ont été accompagnés par Business France. “Nous présagions un rebond, nous avons eu un sursaut d’une ampleur inégalée”, se réjouit Christophe Lecourtier, Directeur Général de Business France.
Chaque jour, en moyenne, plus de quatre projets d’investissement étrangers ciblent la France, pour y créer ou sauvegarder plus de 120 emplois.
L’attractivité de l’ensemble du territoire français, tous secteurs confondus, ne cesse donc de progresser, alors que déjà depuis 2019, l’Hexagone est le premier pays d’accueil des investissements internationaux en Europe.
“Ces résultats exceptionnels livrent trois enseignements : la France s’insère avantageusement dans l’économie mondialisée et concourt à l’intégration économique européenne ; son attractivité ne cesse de progresser (…) ; enfin, la confiance des investisseurs étrangers envers notre pays est sortie renforcée de la crise sanitaire”, Christophe Lecourtier, Directeur Général de Business France.
L’Allemagne est le premier pays étranger à investir en France. Elle passe devant les Etats-Unis avec 18 % des investissements (États-Unis, 15 % ; Royaume-Uni, 9 %). Au global, les projets proviennent d’une soixantaine de pays.
La santé reste le premier secteur industriel prisé des investisseurs étrangers, en nombre de projets.
Ces investissements concernent aussi bien des projets industriels que des projets de R&D d’entreprises internationales spécialisées dans l’industrie pharmaceutique (HTL, Recipharm, etc.) ou dans les dispositifs médicaux (Medicom, Tokibo, Getinge, etc.). L’Allemand Merck investit ainsi 25 millions d’euros et crée 500 emplois dans son centre de production de vaccins situé à Molsheim, en Grand Est.
De même, la société britannique SharpTX, spécialiste des thérapies digitales innovantes permettant de détecter, prévenir et traiter les pathologies du système nerveux, s’est implantée en France suite au Brexit. Elle a créé Five Lives à Tours (Centre-Val de Loire) pour son développement R&D et le déploiement de ses produits et prévoit d’embaucher 40 personnes.
Les investisseurs étrangers favorisent la réindustralisation de la France
Plusieurs filiales étrangères soutiennent les efforts de réindustralisation déployés par l’Etat français dans le cadre du plan de relance France 2030. Le Japonais Sophysa par exemple, spécialisé dans les dispositifs neurologiques, a décidé de relocaliser partiellement ses activités à Besançon et programme 150 embauches en vue de tripler ses capacités de production en France d’ici dix ans.
De même, Biogen a installé en France son hub mondial d’innovation en santé numérique depuis 2017. Déjà doté d’un budget d’investissement de 100 millions d’euros sur cinq ans, le laboratoire américain dirigé par le Français Michel Vounatsos a décidé l’année dernière de réinjecter 75 millions d’euros supplémentaires.
Cette dynamique se poursuit en 2022
En témoignent les annonces en début d’année du géant Pfizer qui s’apprête à investir 520 millions d’euros sur 5 ans en France pour soutenir la production et la recherche de traitements contre le Covid-19. En outre, Pfizer a décidé de confier la production du Paxlovid, un traitement oral pour réduire les risques d’hospitalisation, à son fournisseur français Novasep.
Les fonds d’investissement étrangers misent aussi sur les talents français de la santé. L’Américain Vida Ventures a ainsi participé aux cotés de Jeito au tour de table de 20 millions d’euros visant à soutenir le développement d’Innoskel (Nice), une plateforme de thérapie génique destinée à traiter plus de 250 formes de dysplasies squelettiques.
L’ensemble du territoire français séduit les investisseurs
45 % des projets et près des trois-quarts des investissements industriels concernent des communes de moins de 20 000 habitants. Purelab Plastics, producteur américain de pièces en plastique à usage médical, augmente par exemple ses capacités et va créer plusieurs dizaines d’emplois sur le site de Moirans-en-Montagne, petite ville de 2 000 habitants en Bourgogne-Franche Comté. Le canadien Medicom investit 55 millions d’euros pour construire une usine automatisée de gants de protection et créer 300 emplois à Bessé-sur-Braye, localité de 2 200 habitants des Pays de la Loire.
En tout, 460 projets industriels d’origine étrangère ont été recensés en 2021 sur le territoire, un record qui prouve que le Made in France est plus que jamais à la mode.