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Paris Saint Louis Hospital

Hôpital Saint-Louis AP-HP : 50 ans à l'avant-garde de l'allogreffe de moelle osseuse

Fin 2023, le service d’hématologie-greffe de l’hôpital Saint-Louis AP-HP a fêté son anniversaire, l'occasion de revenir sur les grandes avancées scientifiques qui ont marqué ces cinq décennies.

Paris Saint Louis Hospital
5 Feb 2024

En étant totalement consacré aux greffes de cellules souches hématopoïétiques allogéniques, le service d’hématologie-greffe de l’hôpital Saint-Louis a acquis depuis 50 ans une renommée mondiale bien méritée. Il est l’un des 7 services d’hémato-immunologie de l’hôpital Saint-Louis, chacun cible un cancer du sang spécifique (leucémie aïgue, lymphomes, myélomes, etc.), « ce qui favorise le recrutement de spécialistes et des expertises très pointues », précise le Pr Régis Peffault de Latour, chef du service.

Le Pr Eliane Gluckman, pionnière de l’allogreffe

En 1988, c’est à Saint-Louis qu’a eu lieu la première greffe de sang placentaire au monde, par le professeur Eliane Gluckman, « un moteur dans la recherche au niveau de la greffe et de l’aplasie », que ne cesse de louer le Pr Régis Peffault de Latour. « Elle a bougé les lignes ! » En utilisant les nombreuses cellules souches du cordon ombilical pour réaliser des greffes, le Pr Gluckman a rendu l’allogreffe accessible à environ 50000 personnes dans le monde.

Dès 1975, le Pr Gluckman a introduit un traitement immunosuppresseur dans les aplasies médullaires, maladie auto-immune de la moelle osseuse. Cette pathologie qui entraîne la disparition des cellules de la moelle, touche 3000 malades par an. Ils ont besoin soit de ce traitement immunosuppresseur, soit d’une greffe de moelle (la première s’est déroulée aux Etats-Unis, à Seattle).

« Depuis l’ouverture du service d’hématologie-greffe de l’hôpital Saint-Louis AP-HP, le 30 novembre 1973, environ 4300 malades ont bénéficié d’une allogreffe, avec une vraie chance de guérison, sans quoi ils seraient probablement décédés. Au fil des ans, nous avons développé des traitements de référence au niveau mondial des pathologies associées aux allogreffes et aux aplasies en général », Professeur Régis Peffault de Latour, chef du service d’hématologie greffe de l’hôpital Saint-Louis AP-HP.

Avec une moyenne de 140 allogreffes par an, l’Hôpital Saint-Louis se place sur la première marche du podium français, et dans les premiers services européens et internationaux.

Ses travaux ont débouché sur des traitements pour accompagner les greffes (anti-infectieux, antibiotiques, antiviraux, anti-champignons,…), notamment dans le cas de la maladie du greffon contre l’hôte. Grâce à ses recherches, cette complication est désormais mieux connue et des médicaments très efficaces ont pu être développés.

Le service comprend par ailleurs une unité de recherche fondamentale, la « Team Insights Immunologie humaine, physiopathologie-Immunothérapie- Equipe INSERM-UMR 976 » du Pr Gérard Socié et Pr David Michonneau, dont un des objectifs est de cartographier le système immunitaire de couples patient-donneur pour mieux comprendre et prédire la survenue de complications après une greffe de moelle osseuse.

Un centre de référence pour les maladies rares

Pour les aplasies médullaires, le service constitue un centre de référence pour les maladies rares avec une expertise de renommée internationale. Il attire tous les ans de nombreux médecins français ou internationaux pour des formations à l’allogreffe et à l’aplasie. Le service accompagne ainsi les patients atteints de la maladie de Fanconi, d’aplasies médullaires acquises (par traitements immunosuppresseurs ou allogreffe) et s’est également spécialisé dans les traitements par inhibiteurs du complément dans une forme très particulière d’aplasie – l’hémoglobinurie paroxystique nocturne.

Le 30 novembre 2023, une cérémonie a donc rendu hommage aux scientifiques qui ont permis au cours des 50 dernières années d’améliorer le quotidien des malades atteints de pathologies sévères du sang.

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