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PRISME : une nouvelle plateforme de recherche entre la Guinée et la France

Le Centre de recherche et de formation en infectiologie de Guinée (CERFIG), l'Inserm, l'IRD (Institut de recherche pour le développement) et l'ANRS | Maladies infectieuses émergentes renforcent leur coopération, entamée dès 2014 pendant l'épidémie du virus Ebola.  

21 Jun 2022

Deux pays, quatre institutions avec une volonté commune : faire avancer la recherche sur les maladies infectieuses qui touchent l’Afrique de l’Ouest et renforcer la formation des professionnels de santé locaux. 

Le 19 mai 2022, une convention multipartite a été signée à Conakry entre le ministère guinéen de la Santé et de l’Hygiène publique, celui de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, le CERFIG, l’Inserm, l’IRD et l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes. Des représentants de ces ministères, du CERFIG et des trois Instituts français vont siéger aux comités scientifiques et stratégiques de la nouvelle institution. 

PRISME affiche trois objectifs principaux : développer des projets de recherche, renforcer la formation à la recherche clinique mais aussi les capacités humaines, techniques et scientifiques du CERFIG. La plateforme favorisera également un meilleur dialogue et une interconnexion entre les sites partenaires de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes en Afrique.

“PRISME, c’est d’abord la co-construction de projets de recherche entre des chercheurs des deux côtés, guinéens et français, répondant à un enjeu : se retrouver ensemble et aller vers la mobilisation de ressources communes. PRISME va ainsi renforcer les capacités de diagnostic des maladies infectieuses à potentiel épidémique en s’appuyant sur le laboratoire du CERFIG”, Abdoulaye Touré, Directeur du CERFIG.

Cette plateforme de recherche internationale vise à pérenniser sur le long terme les collaborations initiées lors de l’épidémie du virus Ebola, dès 2014. A l’époque, une task force avait été mobilisée pour venir en aide aux trois pays les plus touchés par la fièvre hémorragique Ebola (Guinée, Liberia et Sierra Leone). Un programme de suivi biologique et clinique des survivants avait par exemple été mené avec l’IRD et l’INSERM, sur plus de trois ans. “Il a documenté pour la première fois les séquelles qui peuvent persister, même quatre ou cinq ans après avoir contracté le virus, et a porté sur environ 800 patients (sur un total de 1230 survivants en Guinée)”, explique Abdoulaye Touré, Directeur du CERFIG. 

Cette collaboration avec les instituts français a livré des informations factuelles utiles et inédites sur le virus. Elle a notamment révélé qu’il pouvait survivre dans certains fluides corporels, jusqu’à deux ans dans le sperme. Parallèlement, un autre projet d’envergure portant sur les essais vaccinaux contre le virus Ebola se déroule en partenariat avec l’Inserm. 

Ebola a entraîné la mort de plus 2500 personnes en Guinée, provoqué 11300 décès au total en Afrique de l’Ouest, sachant que “66% des malades infectés décédaient, selon M. Touré. Il a fallu à l’époque aux autorités environ cinq mois pour réaliser qu’il s’agissait d’une épidémie d’Ebola. En 2021 en revanche, lorsqu’un foyer du virus est reparti dans le village de N’Zéreékoré, l’alerte a été donnée en 24 heures, le diagnostic a été fait. Le séquençage a également pour la première fois été fait sur place et l’épidémie, contenue. PRISME va renforcer ce type de capacité.”

D’autres projets de recherche sont également en cours, sur la fièvre hémorragique Lassa ou sur la Covid-19 par exemple. 

La plateforme va s’installer dans les locaux du CERFIG et s’appuyer sur les ressources humaines et l’administration du Centre. “Les projets seront initiés dans le cadre de Prisme et mis en œuvre par le CERFIG”, précise Abdoulaye Touré. 

Elle appuiera en outre des formations de type master et doctorat à l’Université Gamal Nasser de Conakry. 

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