Fer de lance de la souveraineté sanitaire plébiscitée par le gouvernement, la France ambitionne de faire passer la production de biothérapies sur son territoire de 5% à 20% d’ici 2030.
Le Plan Compétences Biotech 2025 participe à ce que cet objectif soit atteint. Il établit non seulement un constat du dynamisme et des besoins actuels du secteur mais fournit aussi des prévisions et recommandations pour les années à venir, “pour servir une grande diversité d’acteurs, aussi bien les grandes que les petites entreprises du secteur”, selon Julia Machon, consultante chez AEC.
Depuis 2005, le cabinet AEC Partners, spécialisé dans la santé, accompagne le LEEM (l’organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France) dans la réalisation de ce plan, cofinancé par l’opérateur de compétences interindustriel et formations OPCO 2i. L’étude a été pilotée par Christine Garnier, Sophie Massicot et Julia Machon.
Plus de 1500 nouveaux emplois d’ici 3 ans en France
Le cabinet AEC a mené 31 entretiens avec des entreprises de biotechnologies, de bioproduction, et des acteurs de l’écosystème, en plus de sessions de travail avec les experts des biotechnologies, des ressources humaines et de la formation qui composaient l’équipe projet.
Sur la base des entreprises interrogées, une croissance de près de 40% des effectifs est à prévoir pour les développeurs de thérapies avec des recrutements majoritairement en R&D et en bioproduction. 1 500 nouveaux emplois en bioproduction vont être crées d’ici 3 ans, avec des besoins particulièrement forts sur les profils pharmaciens, PhD et techniciens de bioproduction.
L’étude met l’accent sur l’importance de décloisonner le privé et le public, pour améliorer l’employabilité des doctorants par les entreprises de biotech. Par ailleurs, l’essor de la data drive science, qui révolutionne les biotechnologies (IA, data learning, etc.), implique un recrutement de profils multidisciplinaires.
“Grâce à ce rapport, le Leem dispose d’une base pour mettre en œuvre des actions en terme de métiers et de compétences. Il donne aussi une vision à tous les acteurs de la formation pour les aider à mieux comprendre les besoins des entreprises”, Sophie Massicot, Partner au Cabinet AEC.
Parmi les autres recommandations, on note la nécessité de davantage de cursus en formation initiale et continue spécialisés en bioproduction, mais aussi de l’enseignement plus poussé sur les médicaments de thérapie innovante par exemple. En parallèle, l’Etat mais aussi les entreprises sont encouragés à mieux communiquer sur le secteur et à imaginer des politiques RH plus dynamiques pour attirer les talents.