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L’innovation, moteur de la filière française L’industrie tricolore se distingue par sa capacité à innover grâce une recherche académique de très haut niveau, à des financements de plus en plus nombreux et à l’ambition de ses entrepreneurs. Elle se réinvente grâce à l’intelligence artificielle, l’Internet des objets et les technologies quantiques.

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L’intelligence artificielle au service des diabétiques. Basée à Grenoble, dans les Alpes françaises, la PME Diabeloop a conçu un dispositif inédit qui automatise la délivrance d’insuline. Cette pépite de la French Healthcare a levé 70 millions cet été, portant plus de 100 millions d’euros les fonds levés depuis cinq ans. Issu d’une collaboration avec le CEA, un acteur-clé de la recherche en France, son « pancréas artificiel » est capable de personnaliser la délivrance d’insuline grâce à une pompe. Marqué CE en 2018 puis lancé commercialement en 2021, le dispositif est utilisé par plus de 10.000 patients en Europe. La Food and drug administration aux Etats-Unis devrait l’agréer en 2023.

Cette société innovante constitue une illustration parmi tant d’autres du dynamisme de la « MedTech » française. On désigne par ce terme l’ensemble des dispositifs médicaux : robots chirurgicaux, objets de télémédecine, imagerie médicale, mais aussi cœur artificiel et même les masques et les respirateurs tant recherchés pendant la crise. Le marché européen, le 2 ème au monde après les États-Unis, pèse 140 milliards d’euros par an.

Export et attractivité Le tissu industriel français compte 1.440 entreprises de MedTech dont 93% de PME et TPE qui emploient 88.000 personnes. La filière a généré un chiffre d’affaires de 30,7 milliards d’euros en 2021, dont 10 milliards soit près du tiers à l’export (+4% par rapport à 2020). « C’est l’export qui tire la croissance de la medtech française », souligne Florent Surugue, directeur du développement économique au Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem 1 ). Certaines sociétés génèrent plus de 90% de leur chiffre d’affaires à l’international, à l’image d’Echosens, qui a développé une solution de diagnostic du foie. La France prouve en outre son attractivité en attirant les géants étrangers du secteur. GE Healthcare, un leader mondial des équipements d’imagerie médicale, emploie ainsi 2600 collaborateurs dans l’hexagone, dont 400 ingénieurs R&D dans son site d’excellence internationale à Buc, dans le Grand Paris. Un autre groupe américain, Zimmer Biomet, a investi 20 millions d’euros dans un nouveau site à Montpellier, dédié à la robotique chirurgicale.

La principale raison de cette attractivité ? L’innovation est au cœur du modèle. Les MedTech françaises consacrent en moyenne 7% de leur chiffre d’affaires en R&D. L’entreprise familiale BioMérieux, près de Lyon, est ainsi devenue leader mondial du diagnostic in vitro. Le groupe franco-italien EssilorLuxottica domine le marché mondial des verres ophtalmiques. L’excellence française s’illustre également dans bien d’autres domaines comme les prothèses (Lépine, Menix, Thuasne) ou les bas de contention (Innothera, Sigvaris). En partenariat avec les chercheurs français, Urgo Medical planche également sur des solutions futuristes de cicatrisation avancée, telles que la peau artificielle.

Il faut dire qu’une révolution médicale est en cours, au croisement de l’intelligence artificielle, de l’Internet des objets et des technologies quantiques. L’IA permet aux radiologues de mieux détecter les maladies. Les médecins pratiquent la chirurgie mini-invasive grâce à des robots chirurgiens. En manipulant un simple joystick, ils opèrent de manière très précise à l’intérieur du corps de leur patient. Autre exemple, les chercheurs français planchent sur des implants qui réparent les tissus.

Les investisseurs privés ont bien compris le potentiel de la MedTech à la française. Ils ont injecté cette année 40 millions d’euros dans la startup Wandercraft qui fabrique un exosquelette pour les personnes de handicap ; 40 millions également dans la société Résilience, qui a développé une application pour les personnes atteintes du cancer ; ou encore 17 millions d’euros dans la jeune pousse Cairdac pour son pacemaker sans sonde autonome. L’an dernier, la société CorWave a levé 35 millions d’euros pour commercialiser sa pompe cardiaque qui reproduit un pouls et des vitesses d’écoulement du sang similaires à ceux d’un cœur sain, avec un niveau de complications très réduit. Quant à MicroPort CRM, elle a levé 90 millions d’euros en juin 2020 et 128 millions en juillet 2021 auprès d’investisseurs asiatiques. On pourrait multiplier ainsi les exemples.

Le plan d’investissement France 2030 dévoilé par Emmanuel Macron prévoit d’injecter 7,5 milliards d’euros dans la santé, dont 400 millions de budget dédié aux MedTech. Le président appelle de ses vœux à « créer les dispositifs médicaux de demain en France ».

L’ambition est là, le cap est donné, et l’industrie française a toutes les armes pour relever les défis !

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