La France est la 5e nation la plus innovante dans le monde et pourrait progresser en reproduisant des initiatives comme celle de l’Institut Curie qui, en 2016, a renforcéune direction de la Valorisation et des Partenariats Industriels.
Les demandes de brevets ont augmenté de 4,5% en Europe en 2021. 188 600 demandes ont été déposées, selon le Patent Index 2021 de l’Office européen des brevets.
Les cinq premiers pays d’origine des demandes de brevets européens sont les États-Unis (25%), l’Allemagne (14%), le Japon (11%), la Chine (9%) et la France (6%).
En 2021, la France a déposé 10537 demandes de brevets européens. Sanofi (291 demandes) et l’Inserm (237) se classent respectivement à la 5e et 8e place dans le nombre de demandes de brevets.
Le succès des inventions brevetées de l’Institut Curie
Cette année 2022, l’Institut Curie fête les 20 ans de la première startup sortie de ses murs, DOSIsoft, leader dans l’édition de logiciels spécifiques aux patients pour la radiothérapie et la médecine nucléaire. En tout, l’Institut a accouché de 28 startups, soit 250 emplois environ.
L’année 2016 a marqué un tournant. Un département entièrement dédié est restructuré pour optimiser le processus de détection et de protection des inventions développées en interne par les 3500 personnels du Centre de recherche comme de l’Ensemble hospitalier (brevets ou dépôt de logiciel). La direction de la Valorisation et des Partenariats Industriels est composée de 17 personnes, réparties en pôles spécialisés (propriété intellectuelle, détection des inventions, travail d’étude de marché et de prospection, accompagnement des projets, mise en relation avec des fonds d’investissement et chef d’entreprises, etc.). Ce département s’appuie sur un réseau d’ambassadeurs « Tech transfert » qui relaie, depuis le terrain, les inventions observées.
Un programme d’incubation a été mis en place pour mener à maturité une dizaine de projets par an, avant la création de la startup et dans ses premières années d’existence. Depuis 10 ans, Curie bénéficie en outre du label Carnot. L’Institut s’appuie donc sur un fonds propre de maturation, Curie Innov’, qui lui permet de financer une partie de la maturation de ses brevets.
”Le brevet est un outil pour nous permettre de développer, avec une entreprise, un produit ou un service bénéfique au patient et à la société et le commercialiser sur le marché (…). Créer une startup, tout le monde peut le faire en dix minutes, mais une société qui va ensuite réussir doit avoir les moyens de se développer et de demander des licences d’exploitation de certains brevets, sinon c’est une coquille vide”, Cécile Campagne, directrice de la Valorisation et des Partenariats Industriels de l’Institut Curie et directrice adjointe de Carnot Curie Cancer.
Les spin-offs sont fidèles à leur procréateur. La majoritépoursuivent les collaborations par la suite, voire déposent des brevets en copropriété avec Curie. PEP-Therapy (peptides innovants comme thérapies ciblées en oncologie) mène ainsi l’ensemble de ses essais cliniques au centre hospitalier Curie. Les blocs de chirurgie sont également équipés des produits de la startup Avatar Medical, qui développe une technologie de pointe en réalité virtuelle pour faciliter les interventions chirurgicales.
Grâce à cette stratégie en matière de propriété intellectuelle, l’Institut Curie compte près de 800 brevets et 400 déclarations d’invention depuis 2011, dont 56 brevets délivrés en 2021. 95% de ses spin-off sont toujours en vie à 5 ans, avec plus de 50 produits et services sur le marché. Elles obtiennent 88% de réussite au concours d’innovation i-Lab (initiative gouvernementale visant à soutenir des projets d’innovation au potentiel particulièrement fort pour l’économie française).