Arrivée à l’Institut Curie en 2009, Déborah Bourc’his dirige une équipe d’une douzaine de scientifiques qui se dédient à des travaux de recherche fondamentale autour de la reproduction. Ils s’intéressent à “ce qui peut mettre en danger la reproduction, soit la capacité d’un spermatozoïde et d’un œuf à fusionner, former un nouvel individu et lui transmettre le matériel génétique”, explique Déborah Bourc’his.
Son équipe travaille depuis plus de 20 ans dans ce domaine. Elle s’est notamment spécialisée dans l’étude du rôle de la méthylation de l’ADN dans le fonctionnement des gamètes ou les cellules reproductrices, chez les mammifères.
Nous avons environ 25000 gènes, mais ils ne représentent que 2% de la masse de notre ADN. Les transposons à l’inverse, présents par millions, comptabilisent 50% de cette masse. Ils découlent des virus auxquels nous avons été exposés au cours de l’évolution et qui ont réussi à devenir des résidents permanents de notre ADN, constituant une sorte de répertoire de l’exposition de l’humanité à différents virus. La chercheuse et son équipe analysent leur comportement car les transposons se déplacent au sein de l’ADN et pourraient inactiver certains gènes, notamment ceux en charge de la reproduction.
“Nous cherchons à comprendre comment les cellules reproductrices, surtout les spermatozoïdes, déploient des mécanisme de défense pour empêcher l’activité des transposons et maintenir intact le matériel génétique héréditaire”, Déborah Bourch’is.
Ce prix remis le 15 novembre 2021 par la Fondation pour la Recherche Médicale est une reconnaissance précieuse des pairs. “C’est une fondation que j’apprécie particulièrement, comme beaucoup de chercheurs français, déclare Déborah Bourch’is. Elle occupe une place importante dans le financement de la recherche et sait s’entourer de très bons scientifiques avec une vision pointue de la recherche.”
Ce prix s’accompagne d’une enveloppe de 120 000 euros qui permettra entre autres de payer les doctorants et postdoctorants de l’équipe, en particulier l’ingénieure en charge d’analyses bio-informatiques complexes, fondées sur des technologies de séquençage à haut débit.