La France compte aujourd’hui 900 machines IRM (Imagerie par résonance magnétique). Il faut pourtant attendre bien souvent plusieurs mois pour décrocher un rendez-vous… Chipiron entend répondre à cette épineuse problématique de santé publique qui concerne le monde entier.
Les deux cofondateurs se sont rencontrés dans le cadre du programme “Entrepreneur First” au campus français de startups Station F, en 2020. Evan Kervella, ingénieur, et Dimitri Labat, physicien, spécialiste des matériaux quantiques supraconducteurs, ont peaufiné leur projet au fil des trois mois du programme. La majorité de la famille d’Evan Kervella évoluant dans le milieu médical, il a rapidement l’idée de travailler sur l’un de leurs casse-tête au quotidien : le manque d’accès à l’IRM. “L’IRM est la meilleure technologie d’imagerie qui existe aujourd’hui. Elle est versatile, permet de voir beaucoup de choses avec de très bons contrastes mais les machines sont extrêmement chères (en général autour de 1 million d’euros) et imposantes, et leur entretien, complexe”, constate Dimitri Labat, cofondateur et CTO de Chipiron.
Le binôme s’attelle donc à construire la première IRM viable à champ ultra-faible au monde, dotée d’une véritable puissance de diagnostic. Chipiron espère commercialiser son premier appareil d’IRM léger et portable d’ici fin 2024.
“Notre mission est de rendre l’IRM aussi courante et simple qu’une prise de sang, permettant ainsi la prévention et la disponibilité de l’imagerie médicale à grande échelle”, Evan Kervella, CEO, et Dimitri Labat, CTO de Chipiron.
Depuis une quarantaine d’années et la démocratisation de cette technologie en France et dans le monde, les experts ne cessent d’augmenter les champs magnétiques des machines, dans l’idée d’augmenter automatiquement la qualité des images. Chipiron prend cette logique à contre-pied. La société travaille sur des champs magnétiques 1000 fois plus faibles que les machines des hôpitaux, tout en assurant obtenir un signal d’une qualité égale grâce à une nouvelle technologie de capteurs, les SQUID (superconducting quantum interference device). “Cette antenne est extrêmement sensible, même à bas champ, et permet de conserver une bonne qualité d’image”, certifie Dimitri Labat, cofondateur et CTO de Chipiron.
La machine en cours de développement aura la taille d’une machine à laver, elle sera mobile et sur roulette et ne coûtera pas plus de 200 000 ou 300 000 euros. Elle sera donc adaptée aux ambulances ou aux cabinets de médecine de ville par exemple.
La startup adresse en priorité les problématiques de traumatologie, mais pas seulement. “Notre solution désengorgerait les services d’urgence et permettrait de faire un triage, et à terme, un dépistage à grande échelle de certaines pathologies (cancer du sein, cancer de la prostate, endométriose, etc.)”, précise le CTO.
Après plusieurs levées de fonds pour un montant total de 1,8 million d’euros, Chipiron est actuellement en phase de prototypage, dans son laboratoire du 5e arrondissement de Paris.
Déjà fabriquée, l’antenne a donné de premiers résultats prometteurs. Le premier prototype de laboratoire de la machine IRM devrait voir le jour d’ici l’automne 2022.
Chipiron est l’une des dix startups lauréates du Programme Next French Healthcare, programme destiné aux sociétés innovantes en Santé Digital & Medtech souhaitant se développer a court-moyen terme sur le marché Nord-Américain. “Nous bénéficions ainsi d’une première compréhension du marché américain et de contacts d’experts”, conclue Evan Kervella, CEO.