En huit ans, Biose Industrie aura multiplié par quatre ses capacités de production, passant de 8000 litres en 2020 à 32 000 litres de volumes de fermentation d’ici quatre ans. Après une première levée de fonds de 40 millions d’euros, le CDMO a réalisé une deuxième levée mi-2023. Les travaux d’agrandissement ont débuté à Aurillac. D’ici 2028, le bâti va passer de 15000 m² à environ 25000 m².
Grâce à la levée de fonds de 2020, quatre nouvelles unités de production ont été mises en route (trois lignes de substances actives, de 150 à 5000 litres, et une unité de production clinique de produits chimiques) et les zones industrielles existantes réaménagées. Le nouveau financement de 80 millions d’euros va permettre l’ouverture de deux unités de substances actives supplémentaires (une unité de 5000 litres et une unité supérieure ou égale à 10 000 litres).
Plus de 200 nouvelles embauches sont également prévues, ce qui portera le nombre de salariés à 500 collaborateurs. “Il y a des périodes où nous recrutons deux nouveaux employés par semaine”, se réjouit Adrien Nivoliez, le président de Biose Industrie.
Pour l’instant, Biose fabrique essentiellement des médicaments servant à des études cliniques, mais, plusieurs de ses clients ayant obtenu le feu vert d’agences de santé (FDA, EMA, …) pour passer à la phase III, plusieurs solutions produites aujourd’hui par le CDMO vont être commercialisées à grande échelle.
“Avec cet agrandissement, nous allons démontrer que nous sommes passés d’une CMO à une CDMO avec un manufacturing d’envergure, en produisant plusieurs premiers produits qui arriveront directement sur le marché mondial. Nous sommes une vraie startup industrielle, ayant la capacité de structurer industriellement un projet et de gérer des travaux d’industrialisation pharmaceutique associée. Nous voulons accompagner l’évolution de nos clients et leur assurer les produits dont ils ont besoin dans les quantités et les délais nécessaires”, Adrien Nivoliez, président de Biose Industrie.
Biose est née en 1951, dans le Cantal, après avoir mis au point un médicament contre la diarrhée à base de bactérie, le Lenia, encore commercialisé aujourd’hui. En 2017, la société a pris un virage décisif, en passant de CDO à CDMO. Elle a réussi à construire une solide plateforme technologique et n’envisage pas de faire marche arrière. “Nous sommes prestataires de services et nous le resterons, nous ne voulons pas concurrencer nos clients”, explique le CEO.
Leader dans la production de médicaments à partir de bactéries, Biose Industrie assure une partie très significative de la production mondiale. 100 millions de gélules et 10 millions de sachets sortent chaque année des laboratoires d’Aurillac. La France ne représente que 10% du chiffre d’affaires de l’industriel, l’Asie 25%, les Etats-Unis 50% et le reste est réalisé en Europe. Une structure de R&D a donc été ouverte à l’été 2023 à Boston, grâce à la levée de fonds de 2020.
Les 230 sociétés pharmaceutiques actuellement identifiées sur ce marché et qui ont recours pour certaines aux services de Biose Industrie utilisent ces produits à base de microbiote pour le traitement ou la prévention d’inflammations intestinales, en oncologie (en accompagnement, pour renforcer l’efficacité des traitements anti-cancéreux) et dans le domaine de l’immunologie (allergies alimentaires, environnement, etc.). Indirectement, les investissements consentis par la société “visent à créer de nouvelles modalités thérapeutiques qui vont permettre d’avoir des efficacité supérieures ou nouvelles sur des pathologies qui ne sont pas prises en charge actuellement”, conclut le CEO.