La nouvelle unité est déjà opérationnelle. 1000 pompes cardiaques devraient en sortir chaque année, jusqu’à dix fois plus à terme, si une autre extension s’avère nécessaire. Elle comprend une salle blanche et une salle de contrôle qualité et occupe 800 m², en plus des 1600 m² occupés par le siège et le centre de R&D de CorWave.
Le 9 octobre, l’inauguration a eu lieu en présence d’élus locaux, ainsi que du ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure, et du ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, Jean-Noël Barrot, attestant ainsi du soutien du gouvernement français à cette initiative, qui s’inscrit dans la droite lignée de la réindustrialisation du territoire qu’il défend.
CorWave a investi 12 millions d’euros dans cet agrandissement, dont 4 millions en machines et outils. En prévision, la healthtech avait levé 61 millions d’euros en série C au mois de juin dernier (auprès de Sofinnova, Novo Holdings, Bpifrance EIC Fund, auxquels se sont joints le fonds SPI géré par Bpifrance, le fonds de capital-risque Exor Ventures et le family office belge Vlerick Groupe). « Nous étions une entreprise de recherche et développement, nous sommes désormais une entreprise industrielle, se félicite Louis de Lillers, directeur général de CorWave. (…) Nous voulons nous assurer de la robustesse de nos procédés industriels avant de passer à la phase clinique. »
11 années de R&D ont été nécessaires pour mettre au point CorWave LVAD. Cette pompe cardiaque reproduit le fonctionnement physiologique du coeur, c’est-à-dire le pouls et les vitesses d’écoulement du sang d’un coeur sain, en s’inspirant du mouvement de nage des poissons, grâce à une membrane ondulante.
Les essais cliniques auront lieu à une date ultérieure qui reste confidentielle. Ils devraient confirmer que le dispositif de CorWave est sûr et performant, en plus de favoriser dans une certaine mesure un retour à une vie plus « normale », avec moins d’essoufflement et de complications que les pompes cardiaques commercialisées à l’heure actuelle sur le marché.
« La nouvelle usine située à Clichy va nous permettre de fabriquer un dispositif médical très sophistiqué et complexe, avec un niveau d’exigence maximal pour sauver des patients du monde entier et leur offrir une meilleure qualité de vie », Louis de Lillers, directeur général de CorWave.
L’insuffisance cardiaque touche 64 millions de personnes dans le monde. « Il y a une forte attente du marché, se réjouit Louis de Lillers. Nous avons déjà reçu des lettres d’intention de la part de centres médicaux représentant à eux seuls 30% du marché européen. »
Aujourd’hui, un acteur domine largement le marché, l’Américain Abbott, avec son dispositif d’assistance ventriculaire gauche (DAVG). Selon le directeur général de CorWave, « seuls 30000 patients ont bénéficié de la pompe cardiaque d’Abbott, soit environ 5% seulement de la population qui en aurait besoin. (…) Les utilisateurs aimeraient une alternative. Les besoins cliniques sont particulièrement forts. »
Après cette pompe, d’autres innovations devraient suivre, notamment la fabrication de Nemo, autre pompe cardiaque plus petite, qui cible des populations aujourd’hui peu ou pas traitées : les patients les plus fragiles, âgés notamment, et ceux souffrant d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée.
Les projections financières de CorWave sont prometteuses. La startup anticipe un chiffre d’affaires annuel de 100 millions d’euros, qui pourrait atteindre le milliard d’euros d’ici quelques années.