SANTÉ DES FEMMES : Deux adhérents de l’association French Healthcare développent dernièrement des innovations qui pourraient changer la vie de toutes les patientes atteintes d’endométriose, ou soupçonnant de l’être, à travers le monde. Une maladie jusqu’alors jugée mystérieuse et inconfortable, au diagnostic et traitement peu précis et parfois invasifs.
Ziwig : une première mondiale pour le diagnostic précoce de l’endométriose devrait transformer les soins féminins à l’international
Ziwig, une biotech pionnière dans la santé féminine, révolutionne le diagnostic de l’endométriose avec une innovation de rupture : le premier test salivaire capable de détecter la maladie avec précision.
En associant biologie moléculaire, intelligence artificielle et santé numérique, l’entreprise s’impose rapidement à l’international, démontrant une expertise unique au monde.
Norbert Nabet, Directeur Santé Publique, et Yahya El Mir, CEO, nous dévoilent les coulisses de cette avancée majeure et les perspectives d’évolution de Ziwig pour améliorer durablement la santé des femmes, alors qu’elle entend transformer bientôt la prise en charges d’autres pathologies.
Entretien avec Norbert Nabet, Directeur Santé Publique, et Yahya El Mir, Fondateur & Président, Ziwig
Pouvez-vous nous présenter votre innovation de diagnostic de l’endométriose, et les besoins spécifiques auxquels elle répond ?
NN : L’endométriose est une maladie chronique et à l’expression polygénique, qui concerne potentiellement toutes les femmes, y compris ménopausées ou ayant déjà subi un traitement chirurgical par ablation de l’utérus. Les multiples gènes impliqués font l’objet de recherches soutenues mais pas d’une connaissance parfaite. Après de nombreuses observations, nous avons réalisé que la salive permet d’identifier des configurations-types de micro-arn. Nous avons isolé et analysé ces « signatures » transcriptomiques dont nous avons déterminé qu’elles peuvent diagnostiquer la présence d’endométriose avec un taux de certitude s’élevant à 97.3%.
L’« Endotest » constitue ainsi une innovation française majeure permettant de détecter l’endométriose sous toutes ses formes grâce à une simple analyse salivaire. Cette méthode non invasive offre une précision et une performance remarquables. Il s’agit d’une avancée scientifique sans précédent dans le monde du diagnostic et à l’échelle mondiale, avec un potentiel d’application élargi à d’autres pathologies notamment gynécologiques, au cancer de l’ovaire, ou encore neurologiques.
Quel est l’impact de Ziwig sur la connaissance et le diagnostic de l’endométriose ?
NN : En France, le parcours diagnostique de l’endométriose repose actuellement sur plusieurs étapes : l’identification d’une symptomatologie évocatrice, suivie d’une échographie et d’une IRM, qui ne peuvent détecter que des lésions sur les organes alors que l’endométriose progresse avant que ces lésions n’apparaissent. Dans ce cas, ces outils d’imagerie ne suffisent pas à établir un diagnostic négatif formel.
En France, le test salivaire développé par Ziwig intervient ensuite comme un outil de diagnostic, en analysant de nombreuses séquences de micro-ARN présentes dans la salive. Ces biomarqueurs peuvent révéler précocement un dysfonctionnement, permettant ainsi un diagnostic quasi certain, là où l’imagerie ne détecte que des lésions constituées, à un stade avancé de l’évolution de la maladie.
À terme, nous espérons que ce test pourra entièrement se substituer à la cœlioscopie, actuellement utilisée en dernier recours pour rechercher ces lésions. Cette intervention invasive et parfois contre-productive pour la prise en charge de la patiente présente en effet un risque de complications, et d’aggravation de la maladie. Nous sommes convaincus que les biopsies liquides non invasives comme l’Endotest constituent des alternatives à ces procédures chirurgicales et, plus largement, des simplifications des parcours de prise en charge et des sources d’amélioration de la qualité de vie des patientes. Une évolution logique et nécessaire dans l’histoire de la santé des femmes en somme.
Ces procédures invasives et moins performantes expliquent aussi l’errance diagnostique constatée d’environ dix ans en moyenne. Un autre avantage certain du test est l’indépendance de la patiente vis-à-vis des opérateurs, puisqu’elle peut tout à fait réaliser ce test elle-même sans expertise médicale, ce qui dans un contexte de rareté des gynécologues ou des radiologues spécialisés sur le territoire constitue un véritable avantage en terme d’accès aux soins.
Cette errance diagnostique implique aussi un calcul de la prévalence de la maladie approximatif. Si une femme sur 4 serait atteinte de douleurs pelviennes chroniques, cela ne signifie pas toujours présence d’endométriose : on estime aujourd’hui que la maladie toucherait une femme sur dix. À l’inverse, on a beaucoup entendu que la douleur était normale et certaines femmes n’ont jamais pensé à cette maladie, ni obtenu de diagnostic ou piste de traitement.
Notre solution de diagnostic précoce pourrait donc enrichir ces données épidémiologiques et modifier notre compréhension de l’humain : l’analyse des micro-arn constitue un nouveau niveau de lecture du fonctionnement de la biologie humaine. Ils ont d’ailleurs fait l’objet du prix Nobel de médecine décerné en 2024.
Actuellement, des chercheurs américains réalisent un travail similaire mais portant sur l’intérieur des cellules endommagées et leur prise en charge : ces nouvelles connaissances sur la physiopathologie de la maladie laissent envisager de nouvelles modalités d’intervention sur la maladie, à la racine, évitant peut être l’hormonothérapie ou la chirurgie. En effet, l’endométriose est souvent considérée comme incurable ou nécessitant de lourds traitements et opérations, parfois traumatisants. Or, depuis peu, de nouvelles perspectives plus rassurantes semblent se profiler.
Vous mentionniez votre activité autour d’autres maladies gynécologies voire neurologiques… Comment travaillez-vous à l’amélioration du diagnostic de ces maladies ?
NN : Nous travaillons déjà sur des versions avancées de nos tests, visant à détecter avec une précision accrue si l’endométriose est superficielle, si elle atteint les organes profonds, ou encore si elle a un impact sur la fertilité.
Par ailleurs, nous menons des études très avancées – bientôt publiables – afin d’adapter cette technologie à d’autres pathologies pour lesquelles la simplicité d’utilisation et la précision du diagnostic représentent des enjeux majeurs. Ainsi, Ziwig pourrait prochainement permettre le diagnostic précis des affections suivantes :
- Les différentes formes d’endométriose : profonde, superficielle, avec ou sans impact sur la fertilité, ainsi que la probabilité de résistance aux traitements envisagés et les risques d’effets indésirables.
- Le cancer de l’ovaire : cette pathologie présente un taux de mortalité moyen à 5 ans de 45 %, principalement en raison d’un diagnostic souvent réalisé aux stades 3 ou 4. Or, détecté dès le premier stade, le taux de survie atteint 95 %. De plus, avec un taux de récidive de 75 %, l’anticipation constitue un enjeu crucial. Cette étude est actuellement la plus avancée parmi nos axes de recherche.
- Les dix pathologies les plus fréquentes associées aux douleurs pelviennes et/ou aux saignements.
- Certaines maladies neurologiques encore mal comprises, en partenariat avec l’Institut du Cerveau, et notamment la maladie de Charcot qui demeure largement énigmatique. Son diagnostic est d’autant plus complexe que toute approche intrusive est exclue lorsqu’il s’agit du cerveau.
Dans cette dynamique, nous collaborons étroitement avec des professionnels de santé afin de les accompagner technologiquement dans la prise en charge de leurs patientes. À cet effet, nous avons développé une plateforme digitale sécurisée qui collecte et traite les données, tout en optimisant la gestion des flux liés aux analyses biologiques réalisées par les établissements de santé.
À la demande des professionnels de santé, nous travaillons également sur une extension de cette plateforme visant à améliorer le suivi des patientes. Ce dispositif, conçu en accord avec les filières régionales de lutte contre l’endométriose, permettra de proposer des parcours de soins personnalisés en fonction des données médicales recueillies sur chaque patiente.
Ziwig est déjà implantée sur 21 marchés différents. Comment avez-vous réussi à exporter votre expertise ? Comment Ziwig peut-elle révolutionner l’accès aux soins féminins à l’international ?
NN : Les parcours de soins gynécologiques varient bien sûr d’un pays à l’autre. Comme mentionné précédemment, en France, le diagnostic de l’endométriose repose en premier lieu sur l’imagerie médicale. En revanche, dans certains pays où l’imagerie est moins répandue, notre test est utilisé en première intention dès la suspicion clinique, facilitant ainsi son adoption à l’international. À ce jour, notre innovation diagnostique est effectivement déployée dans 21 pays, notamment en Inde, au Brésil, au Moyen-Orient et en Australie.
YE : L’obtention des autorisations réglementaires a représenté un travail considérable. Notre implantation sur ces marchés a été rendue possible grâce au marquage CE, reconnu en Europe ainsi que dans certains pays du Moyen-Orient et d’Asie. Par ailleurs, nous sommes en bonne voie pour une validation par la FDA aux États-Unis. Au-delà des aspects réglementaires, l’accessibilité de notre technologie et son intégration dans les parcours de soins sont des enjeux majeurs pour les patientes. Actuellement, notre test fait l’objet de quatre procédures de remboursement.
En France, il bénéficie du dispositif « forfait innovation », permettant une prise en charge précoce par la Sécurité sociale pour 25 000 patientes réparties dans 80 établissements, en attendant son inscription au droit commun. Une étude clinique est menée sur les 2 500 premiers cas inclus dans ce programme. Ses résultats permettront à la CNAM d’évaluer les modalités de remboursement définitif et pourraient même à terme conduire à une révision des pratiques gynécologiques, notamment en réduisant le recours systématique à la chirurgie.
Au Moyen-Orient, plusieurs dispositifs de remboursement ont également été mis en place, en réponse aux enjeux de fertilité, une problématique majeure dans cette région. En effet, l’endométriose représente la première cause d’infertilité féminine.
Le déploiement opérationnel de ces dispositifs de remboursement, notamment en Arabie Saoudite et en Israël, et très prochainement aux Émirats arabes unis, est récent et témoigne d’une dynamique mondiale en pleine accélération, impulsée par Ziwig. Ces avancées suscitent un vif intérêt à l’international, tant l’errance diagnostique demeure importante et tant les patientes du monde entier sont en demande d’innovations de ce type. Elles subissent en effet le retard considérable que la plupart des systèmes de santé accusent en matière de prise en charge des pathologies féminines. Cette évolution s’inscrit dans un contexte de prise de conscience sociétale grandissante, moteur de transformations prometteuses.
Dans cette perspective, nous avons récemment accordé plusieurs interviews à des médias allemands, qui ont trouvé un large écho : de nombreuses patientes outre-Rhin réclament désormais la mise en place d’une feuille de route nationale, voire le déploiement d’une stratégie à l’échelle de l’Union Européenne.
L’Endotest contribue ainsi, à l’heure actuelle, à l’élaboration d’un modèle de référence à l’échelle mondiale. Grâce à cette innovation, la France est sous le feu des projecteurs et joue un rôle moteur dans la définition des standards internationaux en matière de diagnostic et de prise en charge de l’endométriose.
Cette ambition s’inscrit pleinement dans la vision portée par French Healthcare Association, qui œuvre collectivement à la promotion d’une nouvelle excellence sectorielle, avec la France en chef de file. Les nombreux succès rencontrés à l’international confèrent à cette expertise un rayonnement sans précédent, lui permettant de s’imposer comme une référence et, in fine, d’améliorer significativement l’accès aux soins des patientes à travers le monde.






Endométriose : Les laboratoires Activa et Nutrilab promettent une avancée significative dans le traitement de la douleur
Les laboratoires Activa ont développé une approche innovante du traitement de la douleur liée à l’endométriose, sourcée par de nombreuses recherches en communication cellulaire et en nutrition endocellulaire, en partenariat avec les laboratoires Nutrilab.
L’endométriose est une affection gynécologique chronique qui touche plus de 180 millions de femmes dans le monde, dont environ 2 millions en France. Les douleurs pelviennes qu’elle entraîne sont invalidantes et des troubles divers associés affectent considérablement la qualité de vie des patientes.
Face à ces défis, un partenariat entre les laboratoires Activa et Nutrilab a permis le développement d’une approche innovante, s’appuyant sur les avancées en communication cellulaire, en nutrition « endocellulaire » et en technologie de la microgranule dans les solutions de nutrition.
Les approches actuelles de gestion de l’endométriose visent principalement à soulager la douleur à court terme par des traitements hormonaux ou des antalgiques, parfois associés à une prise en charge chirurgicale. Cependant, de nouvelles avancées en recherche clinique ouvrent la voie à des solutions plus ciblées et durables.
Un ciblage plus précis des douleurs grâce une recherche clinique soutenue
Une étude clinique randomisée en double aveugle, publiée dans des revues scientifiques de référence, a récemment mis en évidence une réduction significative des douleurs associées à l’endométriose. En quatre mois, 91,3 % des patientes ayant suivi cette approche ont constaté un soulagement, avec une diminution de 66,1 % de l’intensité des douleurs.
Cette nouvelle approche ne se limite pas à masquer temporairement les douleurs mais agit sur des mécanismes biologiques impliqués dans la progression de la maladie. En ciblant notamment les aquaporines, protéines essentielles du transport moléculaire, elle contribue à une régulation plus efficace des processus inflammatoires et hormonaux.
Par ailleurs, cette solution s’intègre aisément à la prise en charge globale des patientes atteintes d’endométriose, s’adaptant aux différentes phases du cycle féminin, favorisant une diffusion progressive pour un effet thérapeutique optimisé, et étant compatible avec les traitements conventionnels et même avec la procréation médicalement assistée.
Grâce aux expertises complémentaires des laboratoires Activa et Nutrilab, cette innovation représente une avancée significative dans la prise en charge de l’endométriose. L’intégration de ces nouvelles approches dans la pratique clinique pourrait marquer une étape clé dans l’amélioration du bien-être des femmes souffrant de cette pathologie.
