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6 Medtech françaises en lice pour le Prix Galien

Dessintey, Epilab, I.Ceram, Quantum Surgical, Remedee Labs et Robeauté sont nominés dans la catégorie startups medtech du Prix Galien USA. Les lauréats seront annoncés le 27 octobre 2022, à New-York.

The doctor using virtual reality headset to research, innovation technology of medical concept.
24 Oct 2022

Considéré comme l’équivalent du Prix Nobel en recherche biopharmaceutique, le Prix Galien met à l’honneur l’excellence médicale et les innovations capables d’améliorer significativement la santé des patients et le travail des professionnels de la santé. Tous les secteurs de la santé sont représentés (médicament, dispositif médical, e-santé,…) dans six catégories : Biotech, Pharma, MedTech, Digital Health, Incubateurs et Startups. Pour Frédéric Rossi, Directeur général de Business France pour l’Amérique du Nord, ce Prix représente une “formidable opportunité pour les entreprises françaises de présenter des projets étonnants et de rencontrer les leaders américains du secteur de la santé pour l’adoption rapide d’innovations essentielles”. Les six medtech de l’Hexagone en compétition en ont bien conscience. 


Dessintey accélère la rééducation post-AVC grâce à la thérapie miroir “digitale”

Fondée en 2017, l’entreprise française a conçu deux appareils robotisés qui favorisent la récupération des membres paralysés suite à un AVC (Accident vasculaire cérébral), en donnant l’illusion aux patients que leurs membres lésés fonctionnent toujours. 

Un écran, associé à une caméra et un logiciel, renvoie au patient l’image de son membre paralysé en mouvement, ou plutôt l’illusion que son membre bouge. “L’usager se concentre sur cette visualisation et participe. Il essaie de faire le mouvement avec son membre paralysé. Le dispositif lui renvoie une image positive, ce qui favorise la plasticité du cerveau, grâce à l’apprentissage. C’est un cercle vertueux !”, s’enthousiasme Nicolas Fournier, Président de Dessintey. 

La medtech a lancé son premier produit dédié aux membres supérieurs, l’IVS3, mi-2018. Elle a lancé un second appareil, l’IVS4, pour les membres inférieurs, en septembre 2022. Ces dispositifs de rééducation dédiés à la commande et à la planification du mouvement sollicitent l’hémisphère lésé du cerveau, la zone affectée par l’AVC. Les patients sont en moyenne pris en charge entre 4 et 6 semaines, à raison d’une ou deux séances de 20 minutes par jour. Une base de données contenant 800 exercices variés et personnalisés leur est proposée. Aujourd’hui, plus de 100 hôpitaux en France utilisent ces solutions. Ces produits sont distribués dans une quinzaine de pays en Europe.

EpiLab, le premier test portable et rapide de la tuberculose

3 des 10 millions de personnes contractant la tuberculose chaque année dans le monde ne sont pas dépistées. Cette maladie constitue la première cause de mortalité infectieuse dans le monde, avec 1,5 millions de personnes qui en meurent chaque année. 80% des contagions ont lieu dans des pays en développement, souvent sous-équipés. Le test d’EpiLab ne nécessite pas de personnel médical. A un prix accessible et avec un rendu fiable, il rend possible des campagnes de recherche actives de cas dans des zones isolées. Les résultats sont communiqués en moins de deux heures et sont envoyés dans un cloud assurant la traçabilité des cas, en vue de leur prise en charge.

Le test d’EpiLAB encapsule la technologie brevetée EDMYC (Electrochemical Detection of
MYCobacteria), à l’intersection entre la microbiologie et l’électrochimie analytique. Il met rapidement en évidence la présence ou l’absence de mycobactéries dans un prélèvement respiratoire, grâce à une réaction enzymatique couplée à une détection électrochimique.

EpiLab a été créé pendant le confinement, en mars 2020. En février 2022, la startup a réalisé une première levée de fonds de 1 million d’euros pour finaliser le développement de son kit portable. Les premières évaluations terrain seront réalisées en Afrique de l’Ouest, au Togo et au Benin, deux pays ayant manifesté leur intérêt pour cette technologie. “Ce qui nous anime chez EpiLAB, c’est d’aider les organisations de santé et les
gouvernements dans la lutte contre la tuberculose en rendant son dépistage accessible à
toutes les populations éloignées des infrastructures de santé. Cela concerne non seulementles pays en voie de développement mais aussi les pays occidentaux où des foyers tuberculeuxréapparaissent, par exemple dans les prisons ou des structures d’accueil de migrants »,
explique Maurice Lubetzki, CEO d’EpiLAB.


– I.Ceram, le spécialiste des implants innovants en céramique biocompatibles chargés en antibiotiques

I-Ceram est nominé au Prix Galien pour son nouvel implant en biocéramique, « la barrette sternale SB-SPIC1 », chargée en antibiotiques. Elle permet la stabilisation du sternum pour des patients présentant des facteurs de comorbidité (diabète, hypertension,…) devant subir une reprise chirurgicale rapide après une opération à cœur ouvert (pontage coronarien, chirurgie valvulaire, transplantation cardiaque,…). Cet implant vise à réduire le risque de destruction osseuse du sternum et l’infection de la partie sternale lors des chirurgies cardiaques.

Créée en 2006 à Limoges, la société I.Ceram conçoit, fabrique et commercialise des implants orthopédiques innovants (14 brevets internationaux) et des implants en céramique biocompatibles. Elle est à l’origine de deux premières mondiales réalisées en 2015 (implantation d’un sternum en céramique dans le cas d’une tumeur sternale) et en 2016 (implantation d’un sternum en céramique chargé d’un antibiotique dans une ostéomyélite chronique). Son implant sternal est breveté aux Etats-Unis. 

La medtech utilise des céramiques d’alumine qui pourraient constituer une potentielle innovation de rupture selon elle, pour mettre au point des traitements révolutionnaires dans le domaine des infections osseuses et des métastases osseuses. Début octobre 2022, I.Ceram a été sélectionné par BPI France lors de la 9ème vague de son concours i-Nov, un concours d’excellence dédié à l’innovation. Elle a obtenu un financement de plus de 800 000 euros pour développer son projet nommé S2OP2CI (Stabilisateur Sternal Osseux pour Patients à Comorbidités Infectieuses) pour la stabilisation du sternum, lors d’une première sternotomie pour une chirurgie cardiaque.

Quantum Surgical, un robot pour assister la chirurgie du cancer du foie

Responsable de 830 000 décès en 2020, le cancer du foie est le troisième cancer le plus mortel au monde. Créée en 2017 par le montpelliérain Bertin Nahum, Quantum Surgical a conçu le robot Epione pour aider les médecins à planifier, guider et évaluer l’ablation percutanée de tumeurs dans l’abdomen, une technique qui consiste à insérer une aiguille à travers la peau jusqu’à la tumeur pour la détruire. Le bras du robot cible la tumeur avec une grande précision pour des opérations plus sûres et plus efficaces. « Epione est à ce jour l’unique plateforme robotique en mesure d’assister les praticiens sur la programmation, le ciblage et la réalisation d’interventions d’ablation percutanée de tumeurs cancéreuses, en particulier localisées dans l’abdomen, constate Bertin Nahum. Quantum Surgical propose ainsi une nouvelle approche du traitement du cancer en permettant aux patients de bénéficier de traitements innovants, mieux ciblés et moins agressifs. » Le robot est utilisé depuis janvier 2022 par les équipes de l’Institut Gustave-Roussy, premier centre européen de lutte contre le cancer.

Le 4 juin 2020, le professeur Boris Guiu, du CHU de Montpellier, a réalisé avec succès la première thermo-ablation d’une tumeur cancéreuse assistée par le robot Epione. Cette intervention chirurgicale faisait partie de l’étude clinique multicentrique menée sur 21 patients à l’Institut de cancérologie Gustave-Roussy et au CHU de Montpellier. Les résultats publiés en février 2021 ont permis à Quantum Surgical d’obtenir en septembre de la même année le marquage CE. 

En octobre 2021, la medtech a obtenu 15 millions d’euros de la BEI (Banque européenne d’investissement) dans le cadre d’un accord de financement pour accélérer l’adoption clinique d’Epione. Ce financement s’inscrivait dans une levée de fonds globale de 40 millions d’euros, menée par Ally Bridge Group (ABG).

Remedee Labs, un bracelet antidouleur qui libère des endorphines

En réponse à la stimulation nerveuse indolore, le cerveau libère des endorphines intracérébrales, l’anti-douleur naturel du corps. Son utilisation régulière (au moins 3 fois par jour) et prolongée permet de bénéficier des effets naturellement apaisants des endorphines pour une amélioration dans la durée de la qualité de vie. C’est une alternative solide aux antalgiques et aux opiacés.

En plus du bracelet, une application dédiée permet entre autres d’accéder à des rapports réguliers et d’échanger avec des coachs ou avec la communauté d’utilisateurs. Car la medtech propose également un service d’accompagnement, via un programme de soins adapté et personnalisé. Les coachs peuvent également proposer aux utilisateurs de suivre des modules, développés par des neuropsychologues, nutritionnistes et coachs sportifs. 

La société est accompagnée par Future4care, accélérateur de start-up en santé digitale, nominé dans la catégorie Incubateurs et Accélérateurs du Prix Galien. 

Fondée en 2016, Remedee mène actuellement plusieurs études cliniques aux côtés des CHU sur la fibromyalgie, mais aussi l’arthrose, les douleurs chirurgicales et la migraine. La FDA a reconnu en juin 2022 que son bracelet était un dispositif innovant, une étape clé en vue de sa commercialisation sur le sol américain d’ici 2024, comme l’espèrent les dirigeants de l’entreprise. 

Robeauté, des microrobots “plus petits qu’un grain de riz”

Le microrobot de Robeauté a vocation à assister les neurochirurgiens pour atteindre des zones du corps réputées difficiles, en particulier au sein du cerveau. Ce dispositif médical submillimétrique délivre des thérapies locales et micro-invasives dans le cerveau, avec une motilité 3D sans précédent et une connectivité en temps réel. 

Robeauté participe ainsi à une révolution technologique majeure : le passage de la chirurgie robotique vers la chirurgie microrobotique, pour une plus grande précision, de meilleurs résultats et de nouvelles thérapies audacieuses pour lutter contre les maladies globales qui touchent plus d’un milliard de personnes dans le monde. “Notre microrobot allumera une étincelle dans l’esprit des praticiens médicaux et des scientifiques du monde entier, leur permettant d’imaginer et de créer des traitements plus efficaces, à dispenser localement”, affirme Bertrand Duplat, CEO et cofondateur. Doté d’un système de propulsion et de tracking, le robot est composé de deux parties. L’une se déplace dans les zones liquides et l’autre, dans les zones solides du cerveau. “Le robot se déplace de façon très précise, en suivant des trajectoires souvent très complexes, vers des lieux cibles pathologiques, pour pouvoir y faire des mesures et y intervenir : déposer des médicaments, des micro-implants ou des micro-électrodes, etc. en fonction des thérapies pour lesquelles il est utilisé ”, explique le CEO. Fondée en 2017, la medtech est basée à Paris.

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