Organisé pour la 7e année consécutive, i-Nov est un dispositif de soutien financé par l’Etat, via ses plans d’investissement d’avenir (PIA). La 9e vague a été financée dans le cadre de France 2030. Le concours a pour vocation de sélectionner des projets d’innovation au potentiel particulièrement fort pour l’économie française. Près de 600 projets ont été lauréats depuis 2017.
Opéré par Bpifrance pour le compte de l’Etat, en collaboration avec l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), i-Nov cofinance des projets de recherche, développement et innovation dont les coûts totaux se situent entre 1 et 5 millions d’euros, et dont la durée est comprise entre 12 et 36 mois.
Le financement se fait sous forme d’aides d’Etat constituées pour 75 % de subventions et de 25 % d’avances récupérables, en cas de succès du projet. Pour 1 euro de subvention, la startup doit trouver 1 euro en fonds propres, via d’autres sources de financement, partenaires et levées de fonds.
Le projet doit s’inscrire dans l’une des 4 thématiques détaillées dans le cahier des charges : numérique/ santé/ transports, mobilités, villes et bâtiments durables/ énergies, ressources et milieux naturels.
Près de 200 dossiers de candidatures ont été déposés pour la vague 9 ; 53 ont finalement été sélectionnés, dont 24 dans le secteur de la santé (14 en santé numérique). La vague 9 a permis de financier des projets en santé axés les solutions thérapeutiques innovantes, l’immunothérapie, les dispositifs médicaux connectés ou les logiciels, la robotique chirurgicale, l’imagerie médicale, les solutions de télésanté, les logiciels d’IA pour l’aide au diagnostic et les technologies au service de la personne en situation de handicap. “Nous sélectionnons les meilleurs projets, quel que soit leur finalité thérapeutique”, précise Béatrice De Keukeleire, Responsable sectorielle santé, chez BpiFrance et qui pilote i-Nov.
“L’objectif d’i-Nov est de faire émerger des innovations de rupture dans des domaines clé de l’économie française, et d’accompagner de futurs leaders dans leur segment de marché, des startups à fort potentiel de croissance. i-Nov fait partie d’un continuum de financements complet, de l’amont jusqu’à l’industrialisation, visant à soutenir des startups présentant une assise technologique forte”, Béatrice De Keukeleire, Responsable sectorielle santé chez BpiFrance.
En fonction de leur montée en puissance, les porteurs de projets peuvent prétendre à quatre dispositifs différents d’aides structurelles : i-Lab dans un premier temps, puis i-Nov, suivi de i-Démo et enfin Première Usine. Le même projet ne peut être financé deux fois pour les mêmes dépenses.
Les Plans d’investissement d’avenir contiennent un deuxième volet d’aides dites “dirigées”, qui répondent à des enjeux et filières stratégiques définis par l’Etat. Dans le secteur de la santé, trois stratégies d’accélération ont été arrêtées initialement, en santé numérique, pour les biothérapies et la bioproduction, et enfin les maladies infectieuses et émergentes et les risques NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques). La filière des dispositifs médicaux quant à elle fait l’objet d’un Plan.
Le processus de sélection
La cohérence du projet par rapport aux critères du cahier des charges est d’abord étudiée. La société doit déjà disposer d’une première preuve de concept et présenter une innovation de rupture technologique, organisationnelle ou servicielle, avec une réelle proposition de valeur.
“Nous attendons des porteurs de projets qu’ils aient une conscience et une vraie vision sur leur stratégie d’accès au marché, bien souvent sous-estimée, confie l’experte innovation santé chez Bpifrance. En santé, on ne peut pas se permettre de ne pas anticiper toutes les étapes, réglementaires notamment, par exemple les délais d’obtention d’une autorisation de mise sur le marché. Ils doivent aussi avoir les capacités humaines pour honorer leurs ambitions, même en étant de petites et moyennes entreprises. ”
La préoccupation environnementale est en outre de plus en plus importante dans les critères de sélection. “Soigner les gens ne signifie pas automatiquement que l’impact environnemental est satisfaisant”, relève Béatrice De Keukeleire.
Par ailleurs, certaines candidatures peuvent être réorientées vers d’autres mécanismes de financements, lorsqu’elles ne correspondent pas tout à fait à i-Nov.
Après cette pré-sélection, le porteur vient défendre lors d’une audition son projet, non seulement devant un référent Bpifrance mais aussi devant un minimum de trois experts de la société civile, spécialistes du domaine concerné. “Ils ont des profils variés : réglementaires, cliniciens, industriels, techniques…, détaille Béatrice De Keukeleire. Ce maillage de compétences aboutit à une vision complète et un avis éclairé sur la pertinence du projet.”
Le dossier se fait aujourd’hui en deux temps, pré et post-audition. Les vagues 10 et 11 ont déjà été lancées. La date butoir de dépôt des dossiers pour la Vague 11 est fixée au 11 avril 2023.
Les 24 projets santé distingués par la Vague 9 d’i-Nov :
– Projet ANCORE TECHNOLOGY– COHESIVES (Développement d’une solution d’étanchéification pour les plaies chirurgicales (cutanée et interne))
– Projet CORTEX- SynapCell (Solution de Drug Discovery par électro-encéphalographie et IA)
– Projet DEEPMOHS – DAMAE Medical (Définition pré-chirurgicale des marges d’exérèse du lentigo malin)
– Projet ERNAD – ZIWIG (Diagnostic salivaire des phénotypes de l’endométriose)
– Projet GECKO+ – Basecamp Vascular (Gecko+ Guides et cathéters actifs pour l’accès endovasculaire et endoscopique)
– Projet GLYCOPHAST – PHOST’IN THERAPEUTICS (PhOx430, first-in-Class anticancéreux : clinique et industrialisation)
– Projet IA VIK – Wefight (Application prédictive pour les patients atteints de cancer et maladies chroniques)
– Projet IAT – ORTHOPUS (Concevoir la nouvelle génération d’assistances au handicap moteur grâce à l’intelligence artificielle)
– Projet INTEGRATIOMICS 2 – ADLIN Science (Modèles de Deep Learning appliqués aux données multi-omiques ou Analyse multi-omique par des approches de Deep Learning)
– Projet INTERACTWIN – ExactCure (Jumeau Numérique pour personnaliser les traitements médicamenteux)
– Projet JUDET 4.0 – ABYS MEDICAL (Développement d’une plateforme de planification chirurgicale du pelvis chez l’Homme)
– Projet KEEPSIGHT – PHENOCELL (Découverte de médicaments contre la DMLA sèche)
– Projet LCTB-21 – Perha Pharmaceuticals (Innocuité d’un traitement corrigeant les déficits cognitifs)
– Projet LUNA-DTX – HDSI APPLICATION (Thérapie digitale de l’endométriose)
– Projet MBK-103 – Mablink Bioscience (Mener le médicament MBK-103 (cancers FRα+) en clinique)
– Projet NEUROMINDINOV – Healthy Mind (Thérapie digitale utilisable à domicile pour la dépression couplant réalité virtuelle et neurofeedback)
– Projet NEXUS – Usense (Développement d’une global data solution de diagnostic précoce unique)
– Projet ONCO-BOOST – HEPHAISTOS-Pharma (Développement d’une plateforme d’immunothérapie contre le cancer)
– Projet PTTM – FeetMe (Outils de réduction des accidents du travail)
– Projet S2OP2CI – I.Ceram (Développement d’un dispositif médical innovant)
– Projet SHIVAT – Ubiplug (Développement d’un abord vasculaire pour l’hémodialyse)
– Projet SILVER SPINE – SKAIROS (Jumeau numérique du rachis, aide à la planification chirurgie)
– Projet TUMORDROP22 – Okomera (Tester pour sélectionner le meilleur traitement anti-cancéreux)
– Projet VISIOCYT® 3D – VitaDX International (Diagnostic du cancer de vessie alliant IA/3D)