Pour la seconde année consécutive, le fonds de capital-risque Karista a répertorié les principaux investisseurs en e-santé en Europe. 143 fonds ont été comptabilisés selon des critères précis. Tous ont un siège social en Europe (France, Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Autriche, Luxembourg et Belgique) et ont investi dans au moins trois sociétés européennes de la santé numérique. La plupart ne sont pas spécialisés et privilégient le early stage (57%).
“Jamais un mapping des fonds n’avait été réalisé en Europe. Cet outil aide les sociétés de l’e-santé pour qu’elles sachent vers qui s’adresser et nous aide aussi, pour savoir avec qui co-investir”, explique Catherine Boule, Directrice générale de Karista.
Karista a listé 626 entreprises européennes du secteur e-santé, dont 63% ont moins de cinq ans. Au total, 4,2 milliards d’euros ont été mobilisés en Europe l’année dernière, dont 577 millions en France. Cette cartographie révèle que le montant moyen des transactions a augmenté, passant aujourd’hui à 17 millions d’euros en moyenne.
”Le mapping souligne le très grand dynamisme du secteur de la santé digitale en Europe. Il a explosé en 2021, avec un accès beaucoup plus large aux financements et une grande diversité d’acteurs bien au-delà des fonds de biotech ou du digital”, Catherine Boule, Directrice générale de Karista.
En incluant le premier trimestre 2022, 143 fonds européens ont investi dans la santé numérique, soit une augmentation de 61% par rapport à l’année précédente. Cette hausse est notamment due à la France, où 17 nouveaux fonds ont émergé. Selon la Directrice générale de Karista,“le marché de l’e-santé est jeune mais ultra-dynamique. Il intéresse beaucoup les investisseurs, notamment ceux qui viennent du digital et qui se déplacent sur ce secteur, mais aussi les acteurs de la santé qui viennent vers le digital.”
La France est la première nation européenne en termes de nombre de fonds (32%) (Royaume-Uni 23%, Allemagne 20%), mais reste derrière le Royaume-Uni au niveau du nombre et du montant des transactions (1,96 milliard d’euros). ”La France n’a pas encore assez de sociétés à maturité pour lever des méga tours mais cela va venir”, prédit Catherine Boule.
Une nouvelle catégorie est apparue cette année dans l’étude, celle des family offices (7 dont 4 en France). De plus en plus nombreuses, ces personnes privées investissent leur argent personnel, en direct ou via un gestionnaire, dans la santé digitale.
Une trentaine de startups de la santé numérique ont par ailleurs été rachetées par d’importants industriels en 2021. ”Cela signifie que ces sociétés ont développé des technologies et atteint un niveau de maturité suffisants pour intéresser les industriels, analyse la spécialiste. C’est intéressant pour les investisseurs parce-que cela implique qu’à terme, ils pourront vendre leurs actions.”
Fait nouveau, l’analyse par pays révèle en outre que la Belgique et les Pays-Bas se positionnent sur le secteur (3 fois plus de fonds en e-santé aux Pays-Bas entre 2021 et 2022).
Karista est une société de gestion indépendante française crée il y a 20 ans. Elle investit dans les sociétés early stage en santé, santé digitale et deeptech, en France et en Europe de l’ouest. Elle déploie notamment un fonds dédié en santé digitale de 50 millions d’euros et compte 8 sociétés dans son portefeuille.