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La France, vecteur de diffusion d’innovation et d’excellence en oncologie

La France s’est engagée en 2021 dans une ambitieuse stratégie décennale de lutte contre le cancer, dans la continuité des Plans Cancer, qui, depuis 15 ans, ont permis de réaliser des avancées majeures dans les soins, la prévention, le diagnostic et la recherche. La grande priorité d’ici à 2040 ? Réduire de 40 % le nombre de cancers évitables. Avec un budget en hausse de 20 % à 1,74 milliard d’euros sur cinq ans, dont la moitié sera consacrée à la recherche fondamentale et clinique, le signal est fort. 

Les objectifs sont quantifiés  : augmenter de 9 à 10 millions la participation aux programmes de dépistage en 2025, réduire la proportion de malades qui souffrent encore de séquelles cinq ans après le diagnostic (en la faisant passer de deux tiers à un tiers d’ici à 2030), améliorer la qualité de vie des patients pendant et après les traitements  et accroître les chances des patients ayant un cancer « de mauvais pronostic » (moins d’un tiers de probabilité de survie à cinq ans), en particulier sur les cancers de l’enfant ou du jeune adulte.  Chaque année, en France, 382 000 nouvelles personnes sont touchées par les cancers qui sont la cause de 157 400 décès, les plus fréquents étant les cancers de la prostate, du sein, du côlon-rectum et du poumon.

Une recherche de pointe pour une prise en charge personnalisée

Sur les 234 mesures de la stratégie à laquelle ont largement contribué les acteurs de la lutte contre le cancer (encadré 1), la recherche est une composante essentielle. L’innovation se traduit à la fois par l’excellence des diagnostics, grâce à l’apport de la génomique et à l’exploitation des données de santé, et par l’excellence de la prise en charge, au service de la qualité de vie des patients.

Accès plus facile aux traitements innovants, diminution des délais d’évaluation des projets de recherche, simplification des procédures, coopérations public-privé favorisées, création d’une agence de l’innovation en santé, organisation d’un pilotage coordonné… Les freins sont levés pour promouvoir l’innovation.  

Seul pays en dehors des Etats-Unis à figurer dans le top 10 mondial des centres de recherche en santé avec l’INSERM et l’AP-HP, la France peut se targuer du dynamisme de son activité, avec 59 150 publications sur 10 ans et une augmentation de celles-ci de 24 % entre les périodes 2010-2014 et 2015-2019. 40 % des essais cliniques conduits en France le sont en oncologie, positionnant la France au second rang européen et au 4ème rang mondial. Plus de 15 % des patients pris en charge dans les 18 Centres de Lutte Contre le Cancer (CLCC) sont inclus dans un essai clinique (encadré 2).

Les nombreuses découvertes fondamentales, rapidement transformantes, témoignent du leadership français. Le Pr. Karim Fizazi, oncologue à Gustave-Roussy, présentait par exemple en septembre 2021, au Congrès annuel de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO), l’étude PEACE-1 sur les avancées dans la recherche sur le cancer de la prostate déjà métastasé. Une nouvelle combinaison de médicaments1  permet de faire gagner plus de deux ans et demi de survie dans certains cas et de réduire de 25% le risque de décès.

L’accélération de la génétique moléculaire

L’INCa, qui réunit notamment 8 sites de recherche intégrée sur le cancer et 7 cancéropôles, se mobilise en faveur de la génétique moléculaire, afin de trouver des marqueurs plus précis pour le diagnostic d’un cancer ou de prédire la réponse d’une tumeur à un traitement. La connaissance du génome de chaque individu permettra aussi une nouvelle forme de médecine préventive personnalisée. Cette médecine de précision est rendue possible grâce au déploiement, depuis 2005, de 28 plateformes de séquençages sur l’ensemble du territoire. 

Oncologue médicale spécialiste des cancers digestifs et de la thyroïde au centre Léon Bérard (Lyon), le Dr Christelle de La Fouchardière dévoilait ainsi au congrès ESMO les résultats d’une étude européenne sur les cancers réfractaires de la thyroïde, confirmant l’intérêt d’une utilisation en routine du génotypage moléculaire qui permet d’identifier des anomalies au niveau des chromosomes des cellules tumorales.

Relever les défis de demain avec l’immunothérapie, la protonthérapie et l’hadronthérapie

Depuis dix ans, l’immunothérapie, qui consiste à stimuler le système immunitaire des patients afin de reconnaître et détruire les tumeurs en utilisant leurs propres mutations génétiques, a révolutionné la prise en charge de certains cancers, comme le cancer du poumon ou le mélanome. Les essais se multiplient pour d’autres types de tumeurs.  

A l’IUCT Toulouse-Oncopole, un premier patient en France atteint d’un cancer de la tête et du cou a été traité en 2021 avec l’immunothérapie individualisée TG4050 de Transgene. Ce nouveau vaccin thérapeutique est issu de la plateforme technologique myvac®, qui utilise les technologies brevetées de Transgene et des capacités de pointe en Intelligence Artificielle (IA) pour personnaliser le traitement de chaque patient. Cette vaccination thérapeutique permet d’intégrer, dans un vecteur viral, des mutations tumorales identifiées et sélectionnées grâce une approche technologique avancée utilisant une IA pour détruire directement ou indirectement les cellules cancéreuses (néoantigènes).  TG4050 a été conçu pour cibler jusqu’à 30 néoantigènes spécifiques à chaque patient.

L’innovation passe aussi par la protonthérapie, cette forme de radiothérapie ultra précise qui utilise des faisceaux de protons et permet de traiter des tumeurs situées à proximité d’organes, en limitant les effets secondaires.

Le Centre Léon Bérard coordonne ainsi, au niveau national, l’essai européen Protect destiné à montrer que le traitement par protonthérapie du cancer de l’œsophage est à privilégier par rapport à la radiothérapie classique. Cela dans un parcours de traitements composé de radiothérapie, de chimiothérapie et de chirurgie. Le centre Antoine Lacassagne de Nice, l’Institut Curie à Paris et le Centre François-Baclesse de Caen, qui proposent cette technique en France, se sont alliés afin de concevoir un parcours de soin sur tout le territoire pour la prise en charge par protonthérapie. 

Autre procédé en plein essor : l’hadronthérapie, qui propose en plus des traitements par faisceau de protons, des traitements par faisceaux d’ions d’hélium et de carbone. Précise et efficace d’un point de vue biologique, l’hadronthérapie permet de protéger les tissus sains environnant la tumeur. En 2024, le centre européen de recherche et de traitement en hadronthérapie de Caen se dotera d’un second accélérateur de particules, unique au monde, le « Cyclone 400 », faisant de la Normandie une référence nationale et internationale dans ce domaine.  Ce cyclotron, qui remplace le synchrotron, est un équipement beaucoup plus petit (9 mètres de diamètre, comparativement au système actuel qui fait 25 à 30 mètres de diamètre), moins onéreux et plus facile à exploiter et à entretenir.

L’influence de l’intelligence artificielle pour l’aide au diagnostic et à la décision thérapeutique

La qualité et la pertinence de ces thérapies innovantes progressent avec l’intelligence artificielle. Fruit d’un partenariat entre les acteurs de santé du domaine public et privé, l’association « Filière Intelligence Artificielle et Cancer » (FIAC), créée en août 2021, a pour objectif de mener 50 projets à 5 ans et de renforcer l’attractivité de notre pays grâce à la mise en commun des données en oncologie. 

Promu par Unicancer, le programme de recherche ESME (Épidémio-Stratégie Médico-Economique) vise à centraliser les données de vie réelle des patients traités pour un cancer en France, sur l’évolution de la prise en charge et les stratégies thérapeutiques. En 2020, les données anonymisées de 67 000 patients, alimentées par 20 centres recruteurs, ont ainsi été intégrées dans le programme, au sein de 3 bases actives (cancer du sein métastatiques, broncho-pulmonaire, ovaire). 

Dans tous ces domaines, le partenariat avec les industries du médicament (3 100 entreprises), qui jouent un rôle majeur dans l’innovation, est déterminant. En 2020, les anticancéreux représentaient 20 % des médicaments approuvés par l’Agence européenne des médicaments et un quart des essais cliniques. Au 4ème rang des producteurs de médicaments européens (en chiffre d’affaires), la France bénéficie d’une main d’œuvre hautement qualifiée dans ses 271 sites industriels. 

7ème industrie mondiale en chiffre d’affaires en 2019, Sanofi, qui dispose déjà de molécules majeures, alloue environ 40 % de son budget de recherche à l’oncologie (immuno-oncologie et oncologie moléculaire). L’oncologie est aussi un axe thérapeutique prioritaire pour le groupe pharmaceutique Servier qui met au point des biomédicaments, des anticorps monoclonaux et des protéines recombinantes. Le chiffre d’affaires de Servier en cancérologie a atteint 591 millions d’euros en 2019-2020. Spécialisé en imagerie diagnostique et interventionnelle, Guerbet développe quant à lui des systèmes d’injection, des produits de contraste et des dispositifs médicaux qui sont des outils d’aide au diagnostic, au pronostic et au suivi des patients. 

Et la France travaille à être toujours plus attractive pour les sociétés de biotechnologies (750 référencées en France), qui accélèrent dans la course à l’innovation contre le cancer, notamment en immunothérapie. L’oncologie est aujourd’hui l’aire thérapeutique phare des accords de licence et la plus investiguée par les biotechs françaises avec 114 produits dédiés. Cellectis et Erytech Pharma travaillent par exemple sur les thérapies cellulaires ; B-Cell Design, Biomune ou Innate Pharma développent de nouveaux anticorps ; Ose immunothérapeutics, Transgene et Abivax mettent au point des vaccins thérapeutiques et des virus oncolytiques ou encore Nanobiotix a créé des nanoparticules activables par radiothérapie, qui, combinées aux traitements d’immunothérapie Keytruda et Opdivo, ont permis d’augmenter, à l’issue d’un essai de phase I, le taux de réponse de 20 % à 90 %. 

Des expertises et un savoir-faire qui s’exportent

Qu’il s’agisse de l’activité de conseil à l’international de Gustave Roussy, de l’aide par l’hôpital Foch à la mise en place d’un hôpital de jour en oncologie à Cotonou au Bénin ou des missions de conseil du centre Léon Bérard au Maroc et en Egypte, les établissements français développent de nombreuses collaborations à l’international, y compris pour les formations des professionnels de santé. L’accompagnement proposé par l’hôpital Foch se fonde ainsi sur une analyse des pratiques, la proposition de solutions sur mesure, des conseils en équipement mais également la formation. 

Les CLCC, les CHU et centres hospitaliers publics et privés proposent un large choix de stages et formations d’excellence en radiothérapie, radiologie interventionnelle, immunothérapie, soins de support, avec des infrastructures dédiées, dont des centres de simulation. L’AP-HP reçoit ainsi tous les ans entre 2 et 5 médecins internationaux en stage de recherche clinique, sur une thématique de recherche aboutissant à une publication. 

Reconnue pour son expertise en oncologie, la France, enfin, est une destination prisée par les patients internationaux pour la mise en place de traitements complexes et l’accès à des technologies spécifiques. Un accueil facilité par la création du site myfrenchhospital.com et par le lancement du label « French Hospital Quality ».  

Alors que de nombreuses solutions industrielles et organisations sont exportables, les groupes de travail « oncologie » de l’association French Healthcare participent activement à la promotion de l’excellence de l’offre française internationale. Ce rayonnement passe aussi, pour les associations et les établissements français, par leur investissement dans des actions humanitaires. Ainsi depuis dix ans, l’Institut Curie est-il engagé en Afrique subsaharienne pour améliorer le diagnostic des enfants atteints de rétinoblastome ; l’Hôpital Foch ou la Ligue contre le Cancer participe-t-elle à de nombreux projets en Afrique et en Asie du Sud-Est.

Note : Tous nos remerciements à Sophie Beaupère, déléguée générale d’Unicancer, au Pr. Karim Fizazi, oncologue à Gustave-Roussy, au Pr. Jean-Pierre Delord, directeur Général de l’Institut Claudius Regaud et administrateur à l’IUCT Oncopole et au Dr Christelle de La Fouchardière, oncologue à Léon Bérard, pour leur partage d’expérience.

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Les grands acteurs de l’écosystème français du cancer

L’Institut national du cancer (INCa) est l’agence d’expertise sanitaire et scientifique en cancérologie de l’État, chargée de coordonner les actions de lutte contre le cancer. Par sa vision intégrée de l’ensemble des dimensions sanitaire, médicale, scientifique, sociale, économique liée aux pathologies cancéreuses, elle met son action au service de tous (population, chercheurs, décideurs) et est chargée, depuis la loi du 8 mars 2019 d’assurer la mise en œuvre de la stratégie décennale de lutte contre le cancer. 

Premier promoteur académique d’essais cliniques en oncologie, à l’échelle européenne, Unicancer réunit les 18 Centres de lutte contre le cancer français (CLCC), établissements de santé privés à but non lucratif, qui offrent une prise en charge globale et pluridisciplinaire, garantissant des parcours de soins de qualité à plus de 530 000 patients chaque année. Unique fédération hospitalière française dédiée à 100 % à la lutte contre le cancer, Unicancer bénéficie d’une solide réputation mondiale avec la production d’un tiers des publications françaises d’envergure internationale en oncologie (source : étude bibliométrique/ Thomson Reuters).  C’est également un acteur majeur de la prévention et de l’analyse des facteurs de risques.

2ème institut de recherche en santé dans le monde, selon SCImago-2020, l’INSERM dispose de plus de 350 structures de recherche réparties en France et à l’international. Sa mission : améliorer la santé par le progrès des connaissances sur le vivant, l’innovation dans les traitements et la recherche en santé publique. 

L’ITMO (Institut thématique multi-organisme) Cancer d’Aviesan a pour but de fédérer l’ensemble des équipes de recherche qui travaillent sur les pathologies cancéreuses, quelles que soient leurs tutelles de rattachement. L’ITMO Cancer propose des actions concrètes afin d’améliorer les performances et la compétitivité de la recherche française.

Gustave Roussy, chef de file de la médecine de précision contre le cancer

Classé premier centre européen et cinquième mondial dans la lutte contre le cancer, Gustave Roussy a rejoint en avril 2021 le consortium Worldwide Innovative Network (WIN) pour la médecine personnalisée du cancer – WIN Consortium, afin de faire progresser la recherche et l’innovation en cancérologie.  Le réseau WIN rassemble 35 centres médicaux universitaires de classe mondiale, des industries des organismes de recherche et des défenseurs des patients dans 19 pays qui ont lancé des essais en utilisant leur plateforme de biomarqueurs, basée à la fois sur la génomique et la transcriptomique pour soutenir l’oncologie de précision. Par le biais de ce consortium, Gustave Roussy fait profiter la communauté mondiale de son expertise institutionnelle.

Cartographie des expertises et du savoir-faire français

French Healthcare Association et Business France, présentent la première édition de la cartographie des solutions françaises exportables dans le domaine de l’oncologie. L’innovation et l’excellence dans le domaine de la prévention, du dépistage, du soin et du suivi du patient atteint de cancer enfin regroupées dans un document unique.

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