Le diabète de type 1 touche 250000 personnes en France et 20 millions dans le monde. La résistance à l’insuline qui caractérise le type 2 concerne environ 10 % de la population mondiale.
Créée en 2015, Diabeloop a conçu un algorithme auto-apprenant, DBLG1, qui automatise et personnalise le traitement du diabète de type 1. Le dispositif intègre une pompe à insuline et un capteurassociés à l’IA est utilisé par 11500 patients en Europe.
Ce produit s’adapte aux besoins du patient en insuline, en fonction des moments de la journée. “L’autoapprentissage permet de calculer la dose nécessaire, qui peut aller du simple au triple selon les patients ou même selon l’activité du patient (…) Lors d’un jogging, l’insuline arrive quatre fois plus vite”, illustrait ainsi Erik Huneker, cofondateur de Diabeloop (Les Echos, April 26, 2023).
DBLG1 est hébergé dans un terminal dédié qui sert d’interface utilisateur, associé à un capteur de glucose en continu (CGM) et une pompe à insuline. Toutes les cinq minutes, un résultat de glycémie est envoyé au terminal via bluetooth. L’intelligence artificielle analyse les données en temps réel et calcule la juste dose d’insuline à administrer en prenant en compte les paramètres personnalisés du patient ainsi que les informations renseignées (repas, activité physique, etc.).
Diabeloop considère les besoins spécifiques des femmes, qui représentent la moitié de sa patientèle, dans le développement des solutions.
“Les variations hormonales ont des conséquences sur la gestion du diabète de type 1 (…) Le cycle menstruel induit des variations hormonales qui ont un impact sur les besoins en insuline. Si le traitement est standard, identique à celui des hommes, alors certaines femmes vont avoir des hypoglycémies durant les règles et des hyperglycémies au milieu du cycle menstruel (…) La ménopause est également une période à prendre en compte. Les besoins en insuline des femmes peuvent varier, cela est lié aux modifications des sécrétions hormonales ainsi qu’au fonctionnement rénal”, Diabeloop.
L’influence de ces variations est loin d’être négligeable. Il existe chez quasiment toutes les femmes qui ne prennent pas la pilule un cycle de 28 jours, avec une augmentation des besoins d’insuline en début et fin de cycle, ainsi que chez certaines une augmentation ou une diminution à 14 jours. Selon les femmes et les stades, cette augmentation ou cette diminution peut être très significative, de l’ordre de 20 à 30 %. En cas de préménopause, le besoin et la sensibilité à l’insuline peuvent différer jusqu’à 60 %.
Enfin, la grossesse a de nombreuses implications dans la prise en charge thérapeutique. Le traitement doit changer pour éviter les risques de complications, que ce soit pour la mère ou l’enfant. Les besoins en insuline baissent au premier trimestre (avec un risque sévère d’hypoglycémie), puis augmentent fortement, allant jusqu’à doubler pendant le dernier trimestre, avec cette fois un risque d’hyperglycémie. Au moment de l’accouchement, les besoins en insuline chutent brutalement. Ces variations spécifiques, aux conséquences potentiellement dramatiques, doivent être prises en compte dans la conception de futur produit.
“Avec nos solutions logicielles, nous entendons couvrir les besoins de 100 % des diabétiques insulinodépendants”, Erik Huneker, cofondateur de Diabeloop (Les Echos).
Par ailleurs, pour mieux adresser le diabète de type 2, l’entreprise basée dans les Alpes a annoncé fin avril un accord de coopération avec Sanofi et Biocorp pour la mise au point d’un stylo d’auto-injection à insuline connecté, le DBL-4 pen. La moitié des malades souffrant du type 1 pourront aussi bénéficier de cette solution. « Le coeur logiciel de DBL-4 pen est sensiblement le même que celui de DBLG1. Il a un potentiel énorme», estime Erik Huneker (Les Echos). Les résultats des essais cliniques devraient être communiqués d’ici la fin de l’année, pour éventuellement lancer la production début 2024, après l’obtention des autorisations de mise sur le marché.