Son nom va changer mais pas sa mission. Le biocluster BCF2I “aura pour objectif de renforcer la coordination des infrastructures existantes, d’accélérer les initiatives en cours et d’en initier de nouvelles pour faire face aux pathogènes émergents et à la résistance aux agents antimicrobiens”, comme l’explique l’Institut Pasteur. Doté de 100 millions d’euros, il s’attaquera donc non seulement aux maladies émergentes et réémergentes mais aussi à la résistance antimicrobienne, souvent qualifiée par les acteurs scientifiques de “pandémie silencieuse”.
Ce biocluster, basé à Lyon, est l’un des 5 clusters de dimension mondiale lauréats de l’Appel à manifestation d’intérêt, lancé dans le cadre du Plan Innovation Santé 2030. Il s’appuiera sur les acteurs majeurs existants dans le domaine des maladies infectieuses tels que des centres hospitaliers de renommée mondiale (Hospices Civils de Lyon (HCL), AP-HP,…), des institutions académiques publiques et privées (Institut Pasteur, Université Claude Bernard Lyon 1, Université Paris Cité, Inserm/l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes,…) et de nombreux acteurs industriels spécialisés (Biomérieux, Sanofi, Boehringer Ingelheim, et de nombreuses autres grandes et petites entreprises) dans les domaines des maladies infectieuses et de la santé animale. Il devrait démarrer très officiellement début 2024.
“BCF2I doit créer les conditions d’un continuum entre projets fondamentaux et projets industriels”, détaille Florence Agostino-Etchetto, Directrice Générale de Lyonbiopôle. En cas de nouvelle pandémie, ce biocluster sera immédiatement activé. Il coordonnera une réponse académique et industrielle intégrée à l’urgence, en lien avec les organisations gouvernementales et européennes. Six plateformes technologiques innovantes seront proposées, couvrant les quatre étapes de la chaîne de valeur des maladies infectieuses (anticipation et surveillance, prévention, diagnostic et développement de thérapies). Les virus ne connaissant pas de frontière, ce projet aura un ancrage national avec une résonance et des ramifications internationales.
“Ce biocluster contre les maladies émergentes doit permettre à la France d’avoir une organisation pour mieux répondre aux enjeux majeurs de santé publique dans le domaine des maladies infectieuses, proposer des produits et services et faire de la prévention. En cas de survenue d’une nouvelle pandémie, nous disposerons d’un système facilement activable pour une réponse plus rapide, plus structurée et qui protège mieux les populations”, Florence Agostino-Etchetto, Directrice Générale de Lyonbiopôle Auvergne-Rhône-Alpes.
Comptant parmi les piliers du projet, l’Institut Pasteur contribuera, selon ses expertises et compétences, sur plusieurs sujets de recherche majeurs : l’étude des interactions vecteurs-hôtes, le développement de techniques diagnostiques et les questions d’ordre international partagées par les parties prenantes du réseau du Pasteur Network (33 membres dans 25 pays). En outre, le biocluster aura pour objectif de renforcer la recherche sur les vaccins en intégrant les grands projets stratégiques de recherche en vaccinologie portés par l’Institut Pasteur, l’Inserm et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives).